IL FAUT SORTIR DE L’IMPASSE (Jean Goychman)

Henri Queuille, président du Conseil sous la IV ème résumait assez bien sa politique en disant :

 

 

Comment, dans la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui notre pays, ne pas se rappeler cette phrase ? Depuis plusieurs années, la situation s’est progressivement aggravée, au point qu’il paraît légitime de se poser la question s’il existe encore une majorité de Français qui pourraient se retrouver sur la même vision du devenir de notre nation, et, plus grave encore, si les fondamentaux sur lesquels celle-ci s’est bâtie existent encore ?

La base de la démocratie est le système majoritaire. Plus le pays est divisé et plus se pose la question de savoir si les Français aspirent encore à vivre ensemble. Aucune force politique ni aucun courant d’idée n’apparaît qui puisse regrouper une majorité de Français. Chaque parti à sa propre « clientèle » et la logique des partis passe avant l’intérêt national. De Gaulle en était parfaitement conscient et la Constitution prenait cela en compte en minimisant le rôle des parlementaires, directement issus des commissions d’investiture de ces partis politiques.

UN COURANT MAJORITAIRE DOIT EXISTER

Ce régime, pour fonctionner, a besoin d’un projet soutenu par une forte majorité de Français. De Gaulle avait soulevé la colère des politiciens de la IV ème république en proposant en 1962 l’élection du président de la République au suffrage universel. Les parlementaires de l’époque l’avaient refusé, mais ce projet fut voté par référendum et adopté. La souveraineté populaire s’était imposée, donnant son sens au mot « démocratie ».

Par contre, cela rend le Président de la République responsable devant le peuple Français et, sauf à vouloir évoluer vers un régime autoritaire, il doit démissionner si une autre élection le met en minorité. C’est ce qu’a fait de Gaulle en 1969, considérant après le référendum, que le peuple ne lui faisait plus confiance, ce qui, et ce sont ses mots « rendait ma tâche impossible »

Aujourd’hui, Emmanuel Macron vient de perdre deux élections successives. En 2019, il avait lui-même déclaré que si un Président de la République était mis en minorité, il devait démissionner.

Apparemment, ce n’est pas dans ses intentions. Nous allons ainsi vers une « crise de régime » car la souveraineté populaire ne peut plus s’exercer en raison d’une absence de majorité qui ne pourrait être tranchée que par une autre consultation populaire. Emmanuel Macron, de par ses attributions, peut saisir le peuple français par référendum ou, en démissionnant, par une nouvelle élection présidentielle.

La voie de la « cohabitation » ne paraît pas possible par absence de majorité absolue à l’Assemblée Nationale et les divergences profondes sur des sujets essentiels interdisent celle de la « coalition » pratiquée par d’autres pays. La divergence fondamentale est probablement celle qui porte sur l’existence de la nation française.

Jusqu’à présent, cette-ci n’avait été remise en question. L’établissement d’un monde « monopolaire » ne peut se faire qu’à la condition préalable de faire disparaître les nations. Le fédéralisme européen que veulent nous imposer nos élites « mondialistes » est une des étapes qui nous y conduit, sans que cela soit clairement dit. Beaucoup de Français, en particulier parmi les jeunes, se sentent déjà « citoyens du monde » car ils assimilent l’idée de nation à celle du « nationalisme » dont la consonance rappelle le « national-socialisme », donc la guerre.

C’est à cause de ce syllogisme qui conduit de la nation à la guerre que de plus en plus de gens risquent d’accepter sa disparition. La dernière consultation des Français sur ce sujet remonte à près de 20 ans (2005) et avait montré que plus de 55 % des électeurs français refusaient ce fédéralisme européen. La défense de la nation et, au travers d’elle, de la souveraineté populaire pourrait être la base d’un courant majoritaire déjà ébauché par le général de Gaulle lors du discours de Bruneval.

UN MOMENT CRUCIAL POUR NOTRE PAYS

Aujourd’hui, Emmanuel Macron est un homme seul. La politique qu’il mène depuis sept ans est celle d’un mondialiste convaincu qui a consacré beaucoup d’efforts pour faire basculer la France du côté du fédéralisme européen sans jamais prononcer le mot. Il a besoin de continuer cette politique mais il a aussi un besoin urgent d’un gouvernement qui lui permettrait de se « dédouaner »

Peu importe que ce gouvernement soit plutôt de droite ou plutôt de gauche, du moment qu’il mettra en œuvre cette politique fédéralo-mondialisme. Le grand danger qui menace le projet « macronien » est celui des souverainistes qui peuvent encore le faire échouer. Il a, certes, multiplié toutes les dépendances de la France, en matière financière, énergétique et industrielle de façon à ce qu’elle ne puisse plus se libérer seule, mais cela risque de ne pas suffire. Un sursaut souverainiste et patriote peut encore nous faire « sortir de la cage » dans laquelle on veut nous enfermer.

Pour ce faire, seule une nouvelle élection présidentielle qui portera au pouvoir celui ou celle qui réunira les suffrages d’une majorité des électeurs pourra s’en prévaloir pour revenir à l’esprit de nos institutions. Cela impliquera une nouvelle dissolution, acte purement politique que le nouveau président pourra effectuer, quoi qu’en disent certains, afin de réunir autour de lui une nouvelle majorité dont sera issue le futur gouvernement.

Entre-temps, rien n’interdit non plus au nouveau chef d’État de consulter les Français par référendum pour savoir s’ils veulent ou non que leur nation disparaisse.

Les patriotes, ceux qui croient encore à l’avenir de notre pays en tant que nation souveraine ont le devoir absolu aujourd’hui de se regrouper et de constituer ce courant majoritaire qui seul peut aujourd’hui nous sortir de l’impasse dans laquelle s’est fourvoyé notre pays.

Et le France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Beaucoup d’autres peuples pensent comme nous et la France retrouvera sa grandeur perdue en ouvrant la route.

Jean Goychman  

03/09/2024

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