QUE SE CACHE T’IL DERRIÈRE LA DETTE PUBLIQUE ? (Jean Goychman)

« Si j’imprime les billets, je me moque de qui fait les lois ! ».

Cette phrase, peut-être apocryphe, est attribuée a Mayer Amshel Rothschild. Dans son livre consacré à « L’histoire des banques centrales », Stephen Midford Goodson écrit dans sa préface :

« Pour que toute nation conserve la pleine souveraineté de son indépendance dans le traitement de ses affaires, le contrôle absolu des moyens qu’elle emploie pour échanger les biens et les services doit résider au sein des organes qui représentent le peuple , et ne doit jamais être délégué à des individus ou des groupes d’intérêts privés.

Tout au long de l’histoire connue, les périodes où l’Etat a exercé le contrôle de l’émission monétaire ont toujours été synonymes de d’ère de prospérité, de paix, d’enrichissement culturel, de plein emploi et d’inflation zéro.

En revanche, lorsque les banquiers privés usurpent le contrôle de la création monétaire, les résultats inévitables sont des cycles récurrents de pauvreté et de prospérité, du chômage, une inflation endémique ainsi qu’un gigantesque processus croissant de transfert des richesses et du pouvoir politique entre les mains de cette petite clique qui contrôle ce système monétaire d’exploitation.

Par le passé, lorsque ces banquiers centraux durent faire face à l’opposition de nations cherchant la restauration d’un système monétaire honnête, ces banquiers parasites ont invariablement provoqué une guerre « patriotique » de manière à vaincre leur « ennemi » tant décrié. C’est là le point de départ de toutes les guerres depuis au moins 300 ans ».

Et il poursuit :

« La solution est simple et évidente. Si nous voulons reprendre notre liberté et conserver notre souveraineté hors de l’esclavage imposé par les banquiers privés, nous devons démanteler leur système bancaire de réserves fractionnaires et le réseau formé par les banques centrales, faute de quoi nous serons nous-mêmes détruits et condamnés à l’oubli ».

 

Toute la classe politico-médiatique de notre pays se lamente en voyant l’état calamiteux des finances de la France. La dette et les déficits budgétaires successifs sont tels que certains jugent la situation incontrôlable, mais tous se gardent bien d’analyser les raisons pour lesquelles nous en sommes arrivés là.

LES RAISONS PROFONDES DE LA DEBÂCLE

La réponse « bateau » est dans les dépenses sociales. En apparence, oui. Dans la réalité, il faut regarder l’évolution dans le temps et analyser attentivement la charge de la dette.

Concernant cette dette, qui se monte aujourd’hui a environ 115 % de notre PIB, c’est à dire environ 3 150 milliards d’euros, le chiffre fait frémir. Cependant nous avons connu dans notre histoire des chiffres beaucoup plus alarmants. Par exemple, la dette publique française atteignait en 1945 environ 160 % du PIB. En 1820, elle atteignait 290 % du PIB !

La dette est un sujet important, mais il n’est pas « existentiel ». Il faut réaliser que cette dette n’est que le cumul des déficits budgétaires accumulés depuis que nous empruntons aux banques privées pour combler lesdits déficits.

Cela dit, il y a de « bons déficits ». C’est ceux qui servent à faire des investissements pour lesquels il semble normal d’emprunter. Par contre, les déficits de fonctionnement sont autrement dangereux car ils témoigne d’un Etat trop dépensier.

Lorsque la Banque de France imprimait elle-même les billets en regard des bons émis par le Trésor Public sans intérêts, il n’y avait pas de charge de la dette * et les déficits n’étaient pas cumulatifs. Bien sûr, l’emploi de la planche à billets entraînait une certaine inflation, mais celle-ci venait également alléger la dette. Les monétaristes appellent la « monétisation de la dette ».

Nous étions alors dans la situation décrite au début par Stephen Goodson et la dette revenait d’elle-même à des niveaux plus acceptables. Souvent la dévaluation de la monnaie rend le pays plus compétitif et permet d’obtenir une croissance du PIB qui diminue l’importance relative de la dette publique.

En 1973, une loi promulguée en janvier a complètement modifié les choses en interdisant au Trésor Public de « présenter ses effets » à la Banque de France. Beaucoup ont tenté d’expliquer que ce n’était qu’une sorte de régularisation a posteriori qui n’avait pratiquement aucune conséquence.

Ce qui est est faux. La Banque de France ne pouvant plus financer les déficits budgétaires (il est vrai qu’en 1973 et 1974, les budgets étaient à l’équilibre) l’État a dû emprunter aux banques privées, comme il le fait sans interruption depuis cette date. Et ces emprunts sont générateurs d’intérêts qui, à leur tour, viennent augmenter les déficits.

La question qui vient ensuite est : d’où vient l’argent prêté par ces banques privées ? On a tenté de nous faire croire qu’il venait des dépôts des clients et qu’ils l’avait gagné « à la sueur de leur front ».

C’est beau mais c’est globalement faux. En fait les banques ne doivent disposer que d’une très faible part de cet argent sur leur livrets de compte. La plus grosse partie est créée à partir de rien grâce au système des « réserves fractionnaires », lui même issu d’une « filouterie » mise au point par les orfèvres depuis la fin du Moyen-Âge.

LE COEUR DU MÉCANISME DE L’ESCROQUERIE EST LÀ !

En fait, les banques prêtent de l’argent qu’elles n’ont pas. Si le système était « moral », le risque pris par les banques, par lequel elles justifient cet intérêt, serait de faire faillite.
Mais tout a été bien pensé et les Banques Centrales (dont la plupart sont possédées par des banques privées), ont la possibilité de racheter ces dettes. On désigne cela sous le nom très pudique de « rachat d’actifs »

Les banques en difficultés vendent ainsi leurs dettes à la Banque Centrale et se « remettent à flot » de cette façon. Quant aux Banques Centrales, elles font marcher la planche à billets pour payer ces rachats.  En 2008, le terme « too big to fail » (trop gros pour tomber) a été employé pour expliquer que le risque de voir capoter tout le système l’emportait sur les considérations morales.

En fait le remboursement du capital est un peu « secondaire » car, une fois remboursé, celui-ci va être détruit pour ne pas augmenter la masse monétaire en circulation et qu’il ne leur a rien coûté.

Ce qui intéresse avant tout les banquiers sont les intérêts qui, eux, sont payés quoi qu’il advienne. De fait, les contribuables, puisque ce sont eux les « payeurs en dernier ressort » versent des intérêts sur de l’argent créé à partir de rien. Or, l’argent créé à partir de rien s’appelle la « fausse monnaie ».

Curiosité de l’affaire, la somme des intérêts versés depuis 1973 par les contribuables français représente pratiquement l’équivalent de la dette…

Et c’est ainsi que le conseil de Stephen Goodson de sortir de ce système de banques centrales et de réserves fractionnaires prend tout son sens.

Malheureusement pour nous, les Français, nous avons perdu le contrôle de notre monnaie que nous avions confié, par le référendum de Maastricht, à la BCE. Cela signifie que si nous ne sortons pas de cette zone euro, nous n’avons guère de chances de pouvoir nous sortir bien de cette affaire.

Il faut espérer que le bon sens finira par l’emporter et que le peuple français saura retrouver le chemin de la liberté, seule voie pour rétablir notre indépendance et notre souveraineté.

Jean Goychman  

18 septembre 2024

* Charge de la dette = intérêts financiers cumulés

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