La situation économique et politique de la France nécessite un gouvernement fort, compact et déterminé, ainsi que je l’évoquais dans le précédent édito. J’espérais un peu, en attendant la première liste des ministres investis ou pressentis, trouver réponse à mon espérance. En fait, j’ai plutôt le sentiment désagréable d’une plongée dans les années 50 de la IVème République, avec ses petits arrangements entre partis qui comptaient plus que la mise en œuvre d’une force politique cohérente et d’un projet intelligent.
On nous annonce pour dimanche la liste complète des 38 ministres et secrétaires d’état, qui seront évidemment soigneusement choisis et pesés pour satisfaire tout le monde. Enfin, tous ceux qui, à l’Assemblée Nationale, constitueront le fragile équilibre que Macron espère obtenir. Mais pour faire quoi ?
Parmi les 3 priorités que j’évoquais précédemment (gestion de l’État, sécurité, immigration), Jean Goychman met l’accent sur la première (lire son article – plus qu’inquiétant – sur la dette publique, qui est effectivement sans doute le point crucial du redressement de la France).
L’impasse financière et budgétaire dans laquelle nous sommes est le résultat de plusieurs décennies de cynisme, d’incompétence et d’opportunisme, dont nous allons inévitablement payer aujourd’hui les conséquences.
La France a le triste record mondial de la pression fiscale et du coût de fonctionnement l’État. Le dernier budget en équilibre fut celui de 1974, il y a presque un demi-siècle ! Nous devons emprunter chaque année pour couvrir l’excédent de dépenses sur les recettes. Le coût financier de l’emprunt pour couvrir cet excédent (service de la dette) est de l’ordre de 80 milliards d’euros, qui s’ajoutent aux charges, mécaniquement, l’année suivante…
On entend pourtant ici et là (entre autres idioties) évoquer l’annulation ou la révision de la réforme des retraites… Ben voyons !
Rappelons que c’est sous le 1er quinquennat de Mitterrand qu’a été organisé le passage de l’âge de la retraite de 65 à 60 ans. Bizarrement, à la même époque, d’autres pays européens plus prévoyants faisaient le contraire, prenant intelligemment en compte la démographie du baby boom.
Pour information, l’âge de départ à la retraite en Allemagne est aujourd’hui de 67 ans et on parle maintenant de le retarder encore…
Ce n’est qu’un exemple, mais c’est l’illustration du fonctionnement technocratique et démagogique des prétendues élites qui, depuis près d’un demi siècle, s’acharnent à massacrer notre pays.
Près de 50 ans qui auraient pu être consacrés à renforcer la France et à la préparer au pire, au lieu de taxer sans fin ceux qui produisent les richesses – entreprises comme entrepreneurs -.
Un demi siècle pendant lequel politiciens et haut-fonctionnaires se sont gavés d’une prospérité dont ils ont honteusement profité en l’ayant pourtant plus entravée que suscitée.
Le peuple doit reprendre la souveraineté qu’il a perdue en propulsant au pouvoir des incompétents diplômés, idéologues ne sachant que pondre des règlements imbéciles et « appliquer des procédures », sans jamais être capables de faire preuve d’un minimum d’intelligence des situations.
« Arrêtez d’emmerder les Français ! », répétait Pompidou au début des années 70 ! Ils ont fait bien pire ! Ils ont ruiné la France, par leur incompétence et leur médiocrité !
Marc Le Stahler
23/9/2024
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