ARMONS-NOUS ET PARTEZ ! (Eric de Verdelhan)

« La guerre est une chose trop sérieuse pour être confiée à des militaires »

(Georges Clémenceau)

 

Bon, je prends – encore ! – le risque de me faire agonir par les va-t-en-guerre, les matamores et autres stratèges de Café du Commerce qui savent ce qu’il faut faire pour sauver le pays. J’ai de plus en plus de mal à garder mon calme devant les déclarations enflammées de ces gens qui nous invitent, avec de belles envolées patriotiques, à nous révolter et à chasser les incapables, les voyous, les aigrefins – voire les trois à la fois – qui pillent notre nation et la conduisent à la ruine.  

Mes amis (et aussi, parfois, mes lecteurs) ne comprennent pas toujours pourquoi je ne crois pas au mythe de l’homme fort – l’homme providentiel –  capable de remettre de l’ordre dans le vaste souk qu’est devenu leur pays, et d’expulser les parasites qui n’ont rien à y faire.

Certains appellent de leurs vœux une dictature militaire avec, à sa tête, un général. Pour ma part, je reste intimement persuadé qu’aucun militaire de haut rang – officier supérieur ou général – n’a la moindre envie d’endosser le costume de Franco ou Pinochet, pas même celui de Bugeaud dont les méthodes « musclées » pacifièrent l’Algérie. Et, si tel était le cas, encore faudrait-il qu’il possède des qualités de chef et un charisme suffisant pour que la troupe le suive. Les chefs charismatiques, les vrais meneurs d’hommes, ont presque tous disparu depuis l’Indochine ou l’Algérie. Le moule est cassé et on peut en dire autant pour les chefs d’État de la plupart des pays occidentaux.

De Gaulle, qui avait la dent dure, disait du président Albert Lebrun : « Comme chef de l’État, deux choses lui avaient manqué : qu’il fût un chef ; qu’il y eût un État. » Il est vrai que ce brave Albert Lebrun, que la presse surnommait  « larme aux pieds » ou « le sot-pleureur » en raison de sa pointure et de sa propension à pleurnicher en inaugurant les chrysanthèmes, aura été l’un des présidents les plus insignifiants de la III° République, « la République des Francs-Maçons ». Mais à cette époque, les présidents n’avaient pas les pouvoirs énormes, quasi monarchiques, conférés par la Constitution de la V° République. Ils n’avaient donc pas la capacité de nuisance d’un Emmanuel Macron. Et puis, en dehors d’Adolf Hitler et ses visées expansionnistes, ou de Jean Monnet, qui roulait déjà pour les Américains, personne ne songeait à faire disparaître les nations au profit d’une Europe unie.

Mais revenons à mon sujet, à savoir, les possibilités de la prise du pouvoir par un putsch.

Ne rêvons pas, l’histoire nous a appris que la droite française est beaucoup trop sentimentale pour réussir un coup d’État. Elle crève de ses scrupules, de sa pudibonderie de rosière et de ses états d’âme. Le putsch des généraux des 21-22 avril 1961, à Alger, aurait pu réussir s’il avait eu, à sa tête, des révolutionnaires : Château-Jobert, Argoud, Sergent, Montagnon, Le Pivain, Degueldre…etc.

Les généraux Salan, Jouhaud, Challe et Zeller voulaient un putsch sans victimes et  « dans le respect  de la légalité républicaine », ce qui semble assez irréaliste voire carrément utopique.

Le coup d’État de Sankara au Burkina Faso ou la « Révolution des œillets » au Portugal ont abouti car les meneurs étaient des capitaines, jeunes, marxistes et… sans scrupules.

A droite, en dehors de la prise de pouvoir par Franco, on peine à trouver des succès. Mais, en juillet 1936, Franco était déjà général et il avait 44 ans (1). Franco, qu’on l’aime ou qu’on le déteste, était un chef de guerre et c’est lui qui  a sauvé le Catholicisme en Espagne.

En France, il faut remonter au 18 brumaire, an VIII (9 novembre 1799) pour voir un jeune général réussir un coup d’État. Encore que le 18 brumaire n’aurait jamais réussi sans Murat et Joseph Bonaparte. Depuis le 18 brumaire, la France a connu  quelques tentatives de putsch.

Celui du général Boulanger (28 janvier 1889) a avorté ; celui du colonel de La Rocque (6 février 1934) idem ; la « semaine des barricades » d’Alger de janvier 1960 a fini en débandade, le putsch des généraux Salan, Jouhaud, Challe et Zeller (21 avril 1961) a tourné au  fiasco.

Le seul putsch réussi aura été le retour au pouvoir du « Grand Charles », le 13 mai 1958. Mais de Gaulle n’était pas général (2) et il s’est bien gardé de se salir les mains dans cette affaire.

Le second putsch réussi c’est incontestablement l’élection d’Emmanuel Macron.

Mais ce freluquet a beau clamer aux militaires « C’est moi le chef », et fanfaronner dans sa combinaison d’aviateur faite sur mesure, ça n’en fait pas un général, pas même d’opérette.

Il y a des similitudes entre le 13 mai 1958 et l’élection d’Emmanuel Macron : une volonté de la finance apatride d’imposer SON candidat, un délitement des partis politiques traditionnels, et une incapacité du pouvoir à venir à bout des problèmes des Français.

Que penseraient les grandes figures de la droite d’avant-guerre – les Charles Maurras, Léon Daudet , Jacques Bainville et consorts – qui  reprochaient à la « Gueuse » d’être inféodée aux Juifs et aux Franc-maçons, du putsch soft qui a porté aux affaires ce jeune gandin mégalomane, totalement inexpérimenté, cette gravure de mode au physique de gendre idéal, jamais élu nulle part, et qui n’avait ni légitimité ni la moindre compétence pour prétendre aux plus hautes fonctions de l’État ?

Ils y verraient un complot ourdi conjointement par les « fils de la veuve » et ceux de Canaan.

Les partisans de Macron que je connais me prient de lui concéder des qualités de fin stratège dans sa conquête du pouvoir. NON ! Car ce type a été fabriqué de toutes pièces. Il est la marionnette du Nouvel Ordre Mondial, soutenue par « l’argent apatride », les médias «européistes», les Drahi, Attali, DSK, etc… Il aura réussi un tour de force, un coup d’État sans faire couler une goutte de sang.

Après son élection, la cérémonie dans la cour du Louvre, devant le triangle éclairé – symbole maçonnique s’il en est –  c’était un remerciement aux Loges et aux forces occultes auxquelles il doit, incontestablement, sa victoire. Des tas de gens n’ont pas compris que l’élection de Macron, c’était le grand retour de la « République des Franc-maçons ». C’est avec l’appui (illimité) de la finance, de la presse et des Loges, que cet avorton narcissique est arrivé au pouvoir. Un bel enfumage !

Aussi, sans être pessimiste – mais n’étant pas tout à fait idiot – je pense que tous ces vieux militaires qui prêchent  « Armons-nous et partez ! » ont simplement envie qu’on parle d’eux.

En effet, soit ils sont sincères. Alors, ils savent que sans parti et sans argent on ne peut pas prendre le pouvoir démocratiquement. Ils n’ont d’ailleurs aucune chance d’obtenir les 500 signatures qui leur permettraient de candidater à la magistrature suprême. Soit, ils rêvent d’un putsch, mais ils n’ont pas de troupes derrière eux. Leurs  supporters, leurs soutiens, ont généralement  leur âge (3) or le déambulateur ne me semble pas l’arme idéale pour mener un assaut !

Je note que plusieurs de ces va-t-en-guerre se déclarent apolitiques ou attachés aux sacro-saintes « valeurs républicaines » alors que notre pauvre France aurait besoin d’un vrai chef, pas d’un tiède ou d’un ventre mou, centriste  ou « rad-soc », en uniforme.

Qui nous sortira de la panade (et en sortirons-nous un jour !) ? Je n’en sais rien !

Les optimistes et les naïfs me font remarquer que Macron est en fin de parcours et qu’il ne va pas tarder à quitter la politique. Je n’en suis pas certain, mais si sa mégalomanie tourne en paranoïa, peut-être que les forces qui l’ont fait élire décideront de miser sur un autre cheval ? Au fil du temps, elles s’aperçoivent  que leur bourrin a les défauts du mulet et le caractère entêté d’un âne.

Mais, là encore, soyons lucides : ils le remplaceront par un autre pantin, fait dans le même moule, pour faire la même politique. 80% des textes qui régissent notre vie nous sont imposés par Bruxelles. Depuis le passage à l’€uro, la France ne bat plus monnaie ; elle n’est donc plus une nation. La France d’antan, indépendante, conquérante, puissante et riche, est en train de mourir de n’avoir pas compris qu’on ne peut pas défendre l’Occident chrétien à coup de laïcité maçonnique.

Tout ceci n’est guère réjouissant, je vous le concède. Il nous reste le droit d’espérer ou… de prier Jeanne d’Arc. Après tout, elle a déjà sauvé la France, non ?

Eric de Verdelhan

13 octobre 2024

1)- Après avoir été le plus jeune capitaine, puis le plus jeune commandant et le plus jeune colonel de l’armée espagnole. Franco était un chef, et il serait injuste de lui reprocher d’avoir remis sur le Trône un roi franc-maçon (et de surcroît malhonnête).

2)- Nommé général à titre temporaire en juin 1940, il était rétrogradé au garde de colonel un mois plus tard par le général Maxime Weygand.

3)- Ne voyez aucune ironie dans cette remarque. J’ai 75 ans. Je fais, hélas, partie de cette population de retraités que Macron et ses affidés n’aiment pas.

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2 Commentaires

  1. Clemenceau aurait pu s’abstenir quand il a dit ça, vu ce qu’il a fait de la victoire et son obsessions de détruire l’Autriche -Hongrie on voit ce qu’à donner la suite !…