EMEUTES EN MARTINIQUE !
Depuis 2 mois, la Martinique est soumise à une agitation sociale violente, comme elle en a parfois connu dans le passé, justifiée par des revendications tous azimuts qu’il convient d’analyser, économiquement et politiquement, avant de désigner les « coupables »…
– Avant la départementalisation (avant 1946)
Les fonctionnaires métropolitains « expatriés », qui administraient l’île, percevaient statutairement des traitements supérieurs à ceux de la métropole, pour tenir compte – entre autres – de l’éloignement et du coût des transports (on parlait aussi alors de « prime de chaleur » !).
– Après la départementalisation (après 1946)
Les fonctionnaires métropolitains ont évidemment continué de percevoir leurs traitements majorés. Ce qui a vite constitué une inégalité flagrante avec les fonctionnaires locaux, lesquels ont rapidement demandé – puis exigé via leurs syndicats – de voir leurs traitements alignés sur ceux des fonctionnaires métropolitains. Par faiblesse, cet alignement fut finalement accepté sans conditions. C’était peut-être plus facile et « de bonne guerre », mais on aurait pû, on aurait dû négocier.
– Le taux de majoration du traitement de base a donc été fixé à + 40 % pour la Martinique et la Guadeloupe (et à d’autres taux – supérieurs – pour les autres DOM-TOM). Ces « 40 % » de surtraitement devinrent alors quasiment une institution. Et appliqués égalitairement à tous les agents de l’État, métropolitains et locaux.
Notons en passant que tous les fonctionnaires – métropolitains compris – sont aujourd’hui friands de cet avantage, surtout en fin de carrière, étant entendu que leur pension de retraite est calculée sur les 6 derniers mois (contre les 25 meilleures années pour les salariés du secteur privé. Chacun comprendra la subtile nuance en ces temps de restriction budgétaire et de débats sur le calcul des retraites !
On aurait pû alors négocier, « couper la poire en deux » par exemple, et augmenter, par rapport à la métropole, les traitements des fonctionnaires de 20 % au lieu de 40 %, tant pour les résidents martiniquais que pour les « expatriés ».
Mais non. Faiblesse politique et laxisme financier constituaient déjà le venin de la politique française.
LES CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES
Cette décision déstabilisait considérablement l’équilibre économico-financier de l’île, en incitant évidemment les jeunes à travailler dans le secteur public plutôt que dans le secteur privé (meilleure rémunération, garantie de l’emploi, etc…) et pire, en les éloignant de l’entreprenariat.
Ce « bouleversement salarial » a aussi constitué un facteur de déséquilibre pour l’économie locale, comparée à celle des autres îles de la Caraïbe.
Car il est aisé de comprendre qu’en apportant un surcroit de pouvoir d’achat dans un milieu fermé, bénéficiant à une population active relativement importante, on a augmenté plus que de raison la masse monétaire locale, provoquant ipso facto une tension à la hausse sur les prix à la consommation.
Il faut savoir que la Martinique a aujourd’hui le taux de fonctionnarisation le plus élevé des régions françaises (25 % de la population active contre une moyenne nationale de 19% ).
https://www.insee.fr/fr/statistiques/1292229
Certains prétendent que le « coût de la vie » – cible principale des manifestations – serait largement dû à l’importation des marchandises en provenance de Métropole. Mais ce serait oublier que la Martinique est largement capable de produire des produits agricoles et d’élevage sur place.
C’est bien cette injection monétaire supplémentaire dans un milieu fermé qui fut globalement la raison essentielle de la hausse locale des prix, et non le contraire, une volonté perverse des entreprises locales, de profiter de la situation en augmentant les prix comme le prétendent certains.
Ceci n’a rien à voir avec le prix des marchandises importées, ni avec une prétendue volonté délibérée des producteurs locaux (les « békés ») d’augmenter les prix de la production locale, comme on cherche parfois à le faire croire. Même si des petits malins opportunistes se sont insérés dans la brèche de la filière « import » en imaginant des services obligatoires complémentaires…
Cet accroissement monétaire a en revanche permis à une partie importante de la population locale (les fonctionnaires) de bénéficier d’équipements industriels (automobiles, électro-ménager, équipements divers) non produits en Martinique et permettant au contraire aux Martiniquais d’améliorer globalement leur pouvoir d’achat.
CONCLUSION
On a, sur cet exemple actuel et brûlant, un concentré de ce qui fait le drame de la France et montre l’incompétence de ses dirigeants :
1 – Méconnaissance totale des règles économiques fondamentales.
2 – Faiblesse et impuissance de l’État face aux revendications syndicales.
3 – Manque de vision politique prospective à moyen et long terme.
Cet incompétence générale a suscité l’apparition de profiteurs « grandes gueules », comme on en connait en Métropole du côté de l’extrême gauche islamiste, qui ont comme principal objectif de déstabiliser la Martinique par tous les moyens.
C’est la conséquence de ce triple abandon, que les marins connaissent bien : « dans un bateau, quand ce n’est plus le capitaine qui commande, ce sont les rats ».
3 novembre 2024
Marc Le Stahler
DERNIERE MINUTE !
Pendant le routage de cette lettre, nous apprenions que Rodrigue Petitot, alias « le R » l’un des leaders (contesté) du soulèvement, à peine débarqué de l’avion à Orly, exige de rencontrer le ministre des Outre-Mer et lance un appel à manifestation à Paris.
Puisque l’article « diesel heureux » n’est plus tête de gondole..
Site : CNUCED > répartition en produits finis d’un seul baril de pétrole brut / 152 litres.
Sont extrait du dit baril : 74 litres de sp95/98 ; 35 litres de mazout léger/diesel ; 8,7 litres de mazout lourd ; 15,2 litres kérozène, reste les autres produits asphalte, coke, base diverse
Autrement dit, les pétromonarchies se sont donc enrichies deux fois plus rapidement avec le diesel et à cause de la promo « vertueuse » du diesel y compris le diesel écolo adblue.
Le même coup, aux plaisirs des actionnaires petits et grands se jouent avec l’énergie éoliennes/solaire avident de terres rares…. d’a fric.
Bravo, great great succès les poches pleines au détriments exclusif des ploucs ruinés et coincés en Rance.