Ainsi, Emmanuel Macron se dit « très préoccupé » par l’arrestation et la détention de Boualem Sansal dès son retour à Alger…
C’est un peu court, jeune homme ! Cet écrivain franco-algérien, qui a pris ses distances avec l’islamisme radical, a acquis récemment (ceci explique t’il cela ?) la nationalité française, et pourrait bien entrer prochainement à l’Académie Française… Futur immortel, menacé de mort dans son pays natal pour liberté d’expression, voilà qui ne manque pas de sel !
« Très préoccupé », donc, notre président. Vu l’accumulation de bourdes et l’état dans lequel il a mis notre pays, on le comprend. Mais la France restant malgré tout la patrie des droits de l’homme, il a bien raison d’être « préoccupé », notre président…
So what ? comme dirait l’ami Donald, qui se prépare à reprendre les rênes de la première puissance mondiale (car il y a quand même parfois de bonnes nouvelles dans ce monde de brutes).
On aurait pu espérer un peu plus que de savoir Macron « préoccupé » ! Il aurait pu exiger la libération de l’écrivain par exemple, mais notre président a plutôt l’habitude de se coucher devant l’Algérie, on n’est donc que moyennement surpris.
Manque d’imagination, peut-être ?
J’entends ici et là qu’il faut « laisser travailler la diplomatie »…
Allons donc ! Quand on sait ce qu’en vaut l’aune, on peut avoir de sérieux doutes. Depuis quelque temps, notre diplomatie franco-algérienne ne débouche en effet sur rien de positif pour la France. Et en l’occurrence, il ne s’agit pas de la négociation d’un avantage commercial, mais de la vie d’un écrivain courageux, français, qui n’hésite pas à parler vrai…
Mais peut-être que l’arrestation de Boualem Sansal serait une pression, un genre de chantage envers Macron et la position récente pro-marocaine de la France sur le Sahara occidental ?
Je sens que je brûle…
Si on entre dans un processus de ce genre, j’ai quelques idées à soumettre à nos diplomates et à Macron, idées qui pourraient peut-être entrer dans la balance…
- Quid du million d’algériens d’origine qui vivent en France (sans compter leurs enfants, nés en France et qui bénéficient donc de la nationalité française par le funeste droit du sol) ? Combien, qui ne travaillent pas (plus de 40 % !) mais bénéficient d’allocations sociales, ainsi que d’avantages divers (AME, aide au logement, etc – les Français qui cherchent à se loger en savent quelque chose -)…
- Pourquoi accepte t’on sans broncher que l’Algérie ne délivre qu’au compte-gouttes les fameux visas de retour (« laissez-passer consulaires ») à seulement 7 % des OQTF frappant les canailles délinquantes ou criminelles que ce pays nous envoie ?
- Pourquoi continuer de verser des retraites à des pensionnés algériens centenaires, dont on a perdu la trace, et pourquoi avons nous arrêté d’effectuer (mollement) quelques contrôles depuis que l’Algérie – outrée – a fait savoir qu’elle les considérait comme un « geste inamical » ?
- Autre exemple : n’y a-t-il pas moyen de faire pression sur les transferts de fonds privés familiaux (plus de 1.8 milliards de $, fruit du travail et des prestations sociales) qui repartent chaque année vers l’Algérie ?
- En bref, si la raison ne peut plus l’emporter, il reste le chantage, qui est finalement un moyen comme un autre de parvenir à nos fins avec un état voyou qui hait tellement la France qu’il a ajouté à son hymne national un couplet hargneux contre notre pays (1) !
- Et si enfin on revoyait les termes de l’accord franco-algérien de 1968, qui régit les rapports « sur la circulation, l’emploi et le séjour en France des ressortissants algériens et de leur famille » ?
Tout un programme ! De quoi donner du boulot pour quelques mois aux diplomates inactifs…
Marc Le Stahler
27 novembre 2024
(1) « Ô France ! Le temps des palabres est révolu.
Nous l’avons clos comme on ferme un livre.
Ô France ! Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes.
Prépare-toi ! Voici notre réponse. Le verdict, notre révolution le rendra.
Car nous avons décidé que l’Algérie vivra.
Soyez-en témoin ! »
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