MORVEUX D’ENARQUE N’EST PAS CHARLES X (Cédric de Valfrancisque)

 « Tout ce que la France légua à l’Algérie en 1962 fut construit à partir du néant, dans un pays qui n’avait jamais existé et dont même le nom lui fut donné par le colonisateur… Tout avait été payé par les impôts des Français. En 1959…l’Algérie engloutissait ainsi 20% du budget de l’État français, soit davantage que les budgets additionnés de l’Éducation nationale, des Travaux publics, des Transports, du Logement, de l’Industrie et du Commerce ! »

(Bernard Lugan).

J’avoue humblement que je manque de charité chrétienne, même en ce début d’année, en cette période des vœux où nous sommes censés être débordants de bonnes résolutions. Or je me gausse, je m’esbaudis, je ris « à gorge d’employé » comme disait Alexandre-Benoît Bérurier, le fidèle adjoint du commissaire San-Antonio, devant les malheurs et malédictions du marquis Emmanuel de Morveux d’Enarque, ce gamin péroreur, frappé de diarrhée verbale, qui accumule les gaffes.

Ce garnement immature, narcissique et imbu de sa personne, ne rate jamais une occasion de dire des sotties « et en même temps » des inepties qui lui retombent toujours sur le nez. De plus, je crois qu’il a « le mauvais œil », la scoumoune, la poisse. Tout ce qu’il entreprend tourne en panade, en catastrophe ou en eau de boudin. Hélas, c’est souvent son peuple qui en fait les frais.

Souvenez-vous qu’en son palais, il fit venir, lors de la Fête de la Musique, en 2018, quelques nègres invertis qui éructèrent des insanités devant dame Brigitte (née Trognon du Touquet) laquelle, malgré son grand âge et ses rhumatismes, se trémoussait telle une jouvencelle en chaleur.

Le Royaume était en grande honte et l’Europe se mandait si le marquis et sa duègne avaient fumé quelque substance hallucinogène (dont il est fort friand, comme ses affidés et sa cour).

Bien avant que d’être aux affaires, le marquis disait tout le bien qu’il pensait des allogènes plus ou moins bigarrés qui, petit à petit, occupent le Royaume, vivant de trafics illicites et des aides, aussi diverses que variées, qu’on leur offre généreusement (puisqu’elles sont payées avec les deniers du contribuable). Le marquis n’aime pas les « mâles blancs ». En revanche, il adule l’exotisme au point de prendre la Guyane pour une île et la dame N’diaye comme première porte-parole. Au tout début de son règne, il avait même pris pour garde-du-corps, un mameluk du nom de Ben Allah. Tout ceci est parti en fumée: la dame Taubira, guyanaise haineuse, a renvoyé le marquis dans les cordes en l’invitant à revoir sa géographie ; la Sénégalaise N’diaye et ses déguisements de Marsupilami sont passés aux oubliettes ; et la brute maghrébine, que son maître avait pourtant nommé colonel, a rendu des comptes aux chats fourrés et a évité de peu le cul-de-basse-fosse ou la chiourme.

On se souvient également que le marquis avait osé qualifier de « crime contre l’humanité » la colonisation d’une terre de barbaresques que nous avions baptisé « Algérie » ; puis, qu’il avait chargé un séfarade du nom de Stora de faire un rapport culpabilisant le Royaume afin de s’attirer les bonnes grâces  du vieux président Abdelmadjid Tebboune-Youl (1). Comme beaucoup de gens, il s’étonnait que l’on soit allé coloniser l’Algérie pour un coup d’éventail donné à un consul affairiste. S’il n’était point inculte, s’il n’était point nul en histoire comme en géographie, il saurait que la Régence d’Alger multipliait les provocations depuis des siècles (2) et que l’élément déclencheur, la goutte qui fit déborder le vase, c’est le massacre de l’équipage d’une chaloupe de la frégate « Duchesse de Berry » par un millier d’Algériens près de Dellys, à l’est d’Alger ; équipage massacré puis décapité. Les têtes mutilées furent ensuite vendues au Dey d’Alger pour 100 piastres la pièce.

Fichier:Derbarquement de l armee française a sidi ferruch 14 juin 1830.jpgPuis, dans la foulée, le bombardement par les batteries d’Alger de « La Provence », d’un de nos navires battant pavillon parlementaire, sera le casus belli qui déclenchera notre débarquement à Sidi Ferruch le 5 juillet 1830.  Mais le marquis ne sait pas ces choses-là. Durant ses études on dirait qu’il n’a appris qu’à détester le Royaume qui l’a élu. Dès qu’il est en visite dans un pays estrangers, il n’a de cesse que de critiquer son Royaume et de dénigrer ses habitants qu’il trouve « populistes » ou trop blancs.

Le marquis voulait faire oublier la colonisation, battre sa coulpe et tisser des liens d’amitié avec Tebboune-Youl et, une nouvelle fois, il s’est pris les pieds dans le tapis. Toujours désireux de parler, pour dire tout et son contraire, voilà que, lors d’un déjeuner en son palais, il a critiqué publiquement le « système politico-militaire… fatigué et très dur…construit sur la rente mémorielle » de l’Algérie. Soyons juste, pour une fois, ce qu’il disait n’était pas complètement idiot !

Ces propos ont provoqué l’ire du pouvoir algérien, avec rappel de l’ambassadeur d’Algérie à Paris et interdiction du survol de l’Algérie par nos aéroplanes qui opéraient alors au Sahel. Ce n’était, hélas, pas la première fois que la logorrhée délirante du marquis, qui mêle l’officiel à l’informel, suscitait trouble et incompréhension sur la scène internationale. Mais jamais la confusion des genres entre le baratin mondain et le discours diplomatique n’avait provoqué une telle tension. Emmanuel de Morveux d’Enarque est parvenu à faire l’unanimité contre lui en Algérie et ailleurs. Mais en fait, ce gamin trop gâté, trop sûr de lui, toujours content de lui, payait des années d’aveuglement sur la nature réelle du régime algérien. Il a longtemps cru, ou voulu croire, que son homologue à Alger, Abdelmadjid Tebboune-youl, pouvait être son partenaire dans une « réconciliation des mémoires » entre la Royaume et l’Algérie. Vaniteux comme un paon, il se rêvait ainsi en héritier de François de Jarnac, baron de Latché, aux côtés du führer Helmut Kohl à Verdun en 1984, quand deux peuples, enfin apaisés, regardaient ensemble vers l’avenir (3). Morveux d’Enarque n’a toujours pas intégré le fait que les mahométans détestent les mécréants, qu’ils traitent de « kouffars ». 

En novembre 2020, le marquis, toujours imprévisible, qualifiait son homologue algérien de « courageux ». Il oubliait que Tebboune-Youl avait, sept mois plus tôt, accusé le Royaume d’avoir massacré « plus de la moitié de la population algérienne ». L’annulation de la visite de son premier ministre à Alger, puis l’annulation de la visite de Tebboune-youl à Paris, ont souligné la fragilité du pari du marquis sur une amitié restaurée avec l’Algérie. La psychologie n’est pas sa qualité première. On raconte que la famille Trognon du Touquet et même le chien Némo s’en sont rendus compte…

Le chef de la diplomatie du président Tebboune-Youl a dénoncé la « faillite mémorielle qui est malheureusement intergénérationnelle chez un certain nombre d’acteurs de la vie politique (du Royaume), parfois au niveau le plus élevé ». Dans ce pathos verbeux, il ne cite pas le marquis en sa qualité de pompier-pyromane mais même un crétin, un âne bâté, comprend qui est visé.

À Alger, les gazettes et libelles se sont toutes déchaînées contre « des propos inacceptables qui résonnent comme un casus belli… » contre «… la haine et la rancune exprimées (par le marquis)… ou « la pitoyable quête de voix dans un vote qui fait aux idées d’intolérance et de haine la part belle ».

L’opposition algérienne, qui nous déteste autant que le pouvoir, a poussé des cris d’orfraie à l’encontre du marquis quand ce dernier s’est interrogé à haute voix : « Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? Ça, c’est la question. » Cette mise en cause de l’existence même d’une nation algérienne, que seul le colonisateur aurait fait émerger, a fait l’unanimité contre elle en Algérie. La question méritait pourtant d’être posée bien qu’on connaisse la réponse : c’est notre Royaume qui a tout créé en Algérie (et qui a même donné un nom de cette contrée, repaire de barbaresques), ce pays n’existait pas comme nation avant notre colonisation.

Le marquis n’a décidément pas la baraka : même quand il se pose, pour une fois, de bonnes questions, elles lui reviennent en pleine poire, tel un boomerang.  L’opposant Karim Tabbou a fustigé une « assertion absurde », fruit, selon lui, du « profond désarroi d’un homme qui, faute de gagner de grandes batailles, espère gagner sa bataille électorale ». L’ancien ambassadeur Abdelaziz Rahabi a dénoncé son « opportunisme et ses contre-vérités historiques ». Le marquis, qui voulait réconcilier la France et l’Algérie, aura réussi le tour de force de coaliser contre lui, et contre NOUS, l’ensemble des sensibilités algériennes. L’entêtement de son pari sur Tebboune-Youl, qu’il a cru compenser par sa mise en cause tardive d’un « système politico-militaire », puis par la reconnaissance des droits du Maroc sur le Sahara occidental, ont énormément pesé dans ce lamentable fiasco.

Et dire que ce jeune inconscient, cet irresponsable, qui déclare souvent qu’il ne porte pas « le poids de la colonisation », prétendait faire un travail d’apaisement des mémoires.

En réponse à la reconnaissance des droits du Maroc sur le Sahara occidental, Tebboune-Youl a fait arrêter l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Et depuis, le marquis ne sait pas quoi dire pour s’allier les bonnes grâces de Tebboune-Youl, lequel se fout ostensiblement de sa gueule. 

Heritage Images/Heritage Images via Getty Images

En son temps, Le Roi Charles X a, lui aussi, fait preuve de patience, puis il est passé à l’acte.

Charles X n’a pas été le meilleur de nos monarques. L’histoire n’a pas retenu grand-chose de son règne. Il a succédé à ses deux frères Louis XVI et Louis XVIII.

Très attaché aux valeurs de l’Ancien Régime, chef de file des ultraroyalistes sous Louis XVIII, il a voulu incarner la continuité de l’État et de la monarchie après la période révolutionnaire.

À son avènement, sa priorité a été de conserver la Charte Constitutionnelle octroyée par son frère dix ans plus tôt. Il a renoué avec la tradition du sacre royal en 1825. Très pieux, souffrant de sa réputation d’« ultra », il était  populaire parmi les paysans, le peuple des campagnes et les opposants à la Première République, mais on se moquait de lui à Paris. Son règne aura été, pour la France, une période de stabilité politique et de prospérité économique, qui, en matière de politique extérieure, voit le retour du Royaume dans le concert des grandes puissances. Pour toutes ces raisons, ce Roi oublié a droit à mon respect le plus total. De plus, dès le 16 juillet 1789 (4), il a été l’un des premiers à émigrer. Il avait compris, bien avant tout le monde, ce qui se tramait.

le blocus maritime de la regence,1827-1830;http://alger-roi.fr

Après le blocus du port d’Alger en juin 1827, il a attendu patiemment trois années avant d’ordonner l’attaque du pays. Le maréchal de Bourmont a fait débarquer son armée à Sidi-Ferruch le 5 juillet 1830 et nous avons colonisé l’ancien repaire de barbaresques durant 132 ans.

Quelques jours à peine après le débarquement de Sidi-Ferruch, Paris s’est soulevé, les 27, 28 et 29 juillet : ce seront « les Trois Glorieuses » de 1830 qui renverseront Charles X. Le 30 juillet, Louis-Philippe, fils du régicide, est nommé lieutenant général du Royaume par les députés insurgés. Ce monarque franc-maçon s’enveloppe d’un drapeau tricolore avec La Fayette et paraît ainsi devant la foule, au balcon de l’hôtel de ville de Paris, le 31 juillet dans l’après-midi. Puis il annonce qu’il sera « Roi des Français ». Le drapeau fleurdelisé est remplacé par le drapeau tricolore.

Charles X, qui a régné de septembre 1824 à août 1830, aura été notre dernier Roi de France.

Emmanuel de Morveux d’Enarque n’est pas Charles X, c’est même son contraire. Il n’aime pas son pays, il a détruit ses industries, l’a ridiculisé aux yeux du monde et se cramponne à son trône, alors que son pouvoir est inexistant, comme la moule à son rocher. Les « Bobos » parisiens l’aiment bien mais le pays réel le déteste. Et l’Algérie d’Abdelmadjid Tebboune-youl le roule tous les jours dans le couscous, mais ne rêvons pas d’un nouveau débarquement à Sidi-ferruch.

Nous boirons la coupe jusqu’à la lie, jusqu’à l’hallali puis jusqu’à l’hallal tout court. 

                                                                                                                        

Cédric de Valfrancisque

18/01/2025

1)- L’auteur est parfois fâché avec les patronymes étrangers (Note de l’éditeur).

2)- Lire les ouvrages de Bernard Lugan, Pierre Montagnon ou Eric de Verdelhan sur le sujet.

3)- On a vu, depuis, que l’Allemagne se moquait bien du couple franco-allemand.

4)- Natif du 16 juillet, je suis forcément sensible à cette date.

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1 Commentaire

  1. Je m’étonne que soit passé sous silence la dette BACRI qui fut aussi à l’origine de l’invasion de ce qui sera l’Algérie par les francais. Les BACRI avaient été intermédiaires entre le Bey d’Alger et l’empereur Napoléon à propos de livraison de blé. Bien sûr les intermédiaires se graissèrent les pattes au passage. Le Bey réclamait son argent et les uns et les autres se renvoyaient la balle si j’ose dire, Napoléon et ses successeurs ne voulant pas payer plus que de raison les livraisons de blé effectuées et les Bacri accusant la France alors qu’ils furent les premiers à s’enrichir. Est ce parce que c’était des juifs d’Alger qu’on en parle si peu ?