21 JANVIER 1793 : HOMMAGE AU ROI MARTYR (Eric de Verdelhan)

« Le jour où la France coupa la tête à son Roi, elle commit un suicide. »

Ernest Renan, 1823-1892).

« Maintenant que j’ai le temps de méditer, je me demande si l’erreur initiale de la France ne date pas de l’exécution de Louis XVI. »

(Raymond Poincaré, 1860-1934).

« Le principe royal ne repose pas sur la foi que l’on a ou que l’on n’a pas en lui. Il importe peu qu’on y croie ou que l’on n’y croie plus, et que les incrédules soient innombrables. Cela ne peut se peser. Dieu est Dieu, et le Roi est le Roi. »

(Jean Raspail, 1925-2020).

Chaque 21 janvier (ou à une date proche), fleur de lys à la boutonnière et cravaté de noir, je me rends à la messe de requiem en hommage au Roi Louis XVI, victime de la furie révolutionnaire. Il y a une dizaine d’années, ces messes étaient confidentielles et nous étions une petite poignée à nous y rendre. Ceux que le professeur Henri De Gaulle, le père de Charles, nommait « les monarchistes de regret » ; quelques aristos fin de race, des militaires en retraite, des gens âgés dans l’ensemble. Mais les choses sont en train de changer ; ces messes attirent de plus en plus de monde et, en quelques années, nous sommes passés des catacombes aux basiliques. On y voit de plus en plus de jeunes. Je commence à penser que certains Français réalisent – enfin ! – que la guerre faite à la monarchie de droit divin aura tué l’âme française et fait le jeu de l’islam conquérant. J’en suis même persuadé.   

Le 21 janvier 1793 est un jour de deuil même si une partie – majoritaire – de la population n’en est pas encore consciente. Ce jour-là, après presque deux millénaires de tradition monarchique, la France guillotinait son Roi, rompant ainsi le lien sacré entre Dieu et le Roi, puis entre le Roi et son peuple. C’est davantage au monarque « de droit divin » et à la religion catholique que s’attaquaient les esprits instruits en Loges maçonniques. Les auteurs des basses œuvres, les braillards avinés, ceux qui rêvaient d’égorger « le gros Capet et sa putain », ceux qui promenaient la tête ensanglantée de la Duchesse de Lamballe sous le nez de son amie Marie-Antoinette, étaient instrumentalisés par des aristocrates progressistes, des bourgeois, des publicistes et des avocats francs-maçons qui avaient su attiser la haine du bas peuple contre les symboles du pouvoir : le Trône et l’Autel.

Tout ceci avait commencé avec la Constitution civile du clergé et ses « curés-jureurs », le 12 juillet 1790. Puis le mouvement s’est accéléré jusqu’à la mort du Roi – que la populace surnommait « le gros Capet » – qui n’était déjà plus monarque « de droit divin » depuis plusieurs mois.

Selon Michelet, « la Révolution est un tout » et ce tout est devenu le marqueur idéologique des générations d’après-guerre, bien formatées, bien intoxiquées, par des historiens, des médias et une éducation – dite « nationale » – très majoritairement de gauche voire d’extrême-gauche.

Le courant royaliste, incarné jusqu’à la seconde guerre mondiale par « l’Action Française » de Charles Maurras, est devenu groupusculaire depuis la Libération. Pendant la guerre, on trouvait des monarchistes à Vichy avec le maréchal Pétain, à Londres avec De Gaulle, dans l’Armée d’Afrique de Giraud et dans la LVF (1) de Puaud. Mais Charles Maurras, bien que viscéralement antiallemand, était pétainiste et ceci aura suffi pour que son mouvement soit marqué à jamais du sceau de l’infamie et traité de « collabo » par des gens qui ne connaissent rien à l’histoire et à la doctrine de l’A.F.

Pour moi, notre histoire commence avec le baptême de Clovis, mais je respecte la pluralité d’opinions. Certains situent sa naissance en 1789, avec la Révolution qui marque la victoire des Loges maçonniques sur la Monarchie. Ce n’est pas un hasard si la République a adopté la devise « Liberté. Egalité. Fraternité. » qui était celle du Grand Orient. Je suis, disais-je, pour la liberté d’expression mais j’aimerais que les adulateurs et les thuriféraires de la Révolution fassent preuve d’un minimum d’honnêteté intellectuelle et qu’ils arrêtent de nous raconter des sornettes. Or, sur une chaîne de télé, un pseudo historien dont j’ai oublié le nom, déclarait qu’en fuyant à Varennes (le 20 juin 1791), le Roi Louis XVI avait signé son arrêt de mort. C’est faux, car, en fait, le Roi n’avait plus d’autre issue que la fuite. Combien de fois, en effet, faudra-t-il répéter que les révolutionnaires de 1789 voulaient d’abord, voulaient surtout, détruire le Catholicisme et la Monarchie de droit divin ?

Le Roi Louis XVI avait été contraint de quitter Versailles pour Les Tuileries, mais, dès le mois d’octobre 1790, l’application de la « Constitution civile du clergé » allait mettre le feu aux poudres.

Le 27 novembre, quand l’Assemblée obligea le clergé à prêter serment de fidélité à la Nation, une guerre religieuse éclata. La France se divisait en deux : pour ou contre les « curés-jureurs ».

En Alsace, en Flandre et dans l’Ouest, les « jureurs » furent chassés à coup de fourche par les paysans. Ailleurs on interdit le culte aux réfractaires ; au Vatican, le pape en était indigné !

Le lendemain de Noël 1790, se fut l’émeute devant les Tuileries. Pour éviter de faire couler le sang, Louis XVI, profondément chrétien, signa le décret de Constitution civile la mort dans l’âme. Puis il tomba malade. Se pensant en état de péché mortel, il n’arrivait pas à dissimuler son aversion pour les « prêtres-jureurs » et les exclut de son service, et même de son entourage. Aussitôt, Marat, dans son journal « L’ami du peuple », écrivit que Louis XVI était un ennemi de la Révolution et qu’il jouait un double jeu, avec l’intention de s’enfuir. L’approche de Pâques allait obliger le Roi à choisir son camp. Le dimanche des Rameaux, il assista à une messe célébrée par le Cardinal de Montmorency qui avait refusé de prêter serment. Le lendemain, 18 avril, la famille royale s’apprêtait à se rendre à Saint-Cloud pour y passer l’été. Marat et Camille Desmoulins dénoncèrent ce départ comme une tentative de fuite à l’étranger. D’autres affirmèrent que le Roi allait à Saint-Cloud pour y faire des Pâques non conformes à la Constitution civile. Dans les deux cas, on criait à la trahison. Dès le matin, une foule échauffée par des meneurs (souvent déguisés en femme) entoura le palais. A midi une marée humaine bloquait carrément le carrosse royal. Lafayette ordonna aux Gardes Nationaux d’intervenir mais ceux-ci refusèrent d’obéir. « Il serait étonnant, dit le Roi en passant la tête par la portière, qu’après avoir donné la liberté à la Nation, je ne fusse pas libre moi-même ». Des bordées d’injures lui répondirent. C’était la première fois qu’on faisait des offenses publiques au Roi.

Lafayette lui proposa d’employer la force mais le Roi refusa qu’on fasse couler le sang des émeutiers et des Gardes Nationaux. Après deux heures, bloqué dans son carrosse sous les injures, il se résolut à renoncer au voyage à Saint-Cloud. « Il n’est pas possible que je sorte ? Et bien je vais rester » dit-il.  La Reine ajouta en pleurant : « Vous avouerez que nous ne sommes plus libres ».

Et effectivement la famille royale était prisonnière. La tentative d’évasion était inéluctable.

Très mal préparée, elle prit fin à Varennes. Il ne restait plus aux révolutionnaires qu’à tuer physiquement le Roi puis la Reine, car la Monarchie de droit divin, elle, était déjà morte !

Le jour de Noël 1792, le Roi Louis XVI rédigea son testament, un texte magnifique dont je vous livre quelques extraits qui résument la grandeur d’âme du monarque :

 « Au nom de la très sainte Trinité, du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Aujourd’hui vingt-cinquième jour de décembre 1792, moi Louis, seizième du nom, Roi de France, étant depuis quatre mois renfermé avec ma famille dans la Tour du Temple… n’ayant que Dieu pour témoin de mes pensées et auquel je puisse m’adresser, je déclare ici, en sa présence, mes dernières volontés et sentiments. » Après avoir confirmé qu’il meurt dans l’union de l’Église catholique, apostolique et romaine, il demande à Dieu de lui pardonner ses péchés et, à défaut du confesseur qu’on lui refuse, de recevoir son repentir. « Je pardonne de tout mon cœur à ceux qui se sont faits mes ennemis sans que je leur en aie donné aucun sujet ; et je prie Dieu de leur pardonner… Je recommande à Dieu ma femme et mes enfants, ma sœur, mes tantes, mes frères, et tous ceux qui me sont attachés par les liens du sang… je prie Dieu particulièrement de jeter des yeux de miséricorde sur ma femme, mes enfants et ma sœur, qui souffrent depuis longtemps avec moi ; de les soutenir par sa grâce, s’ils viennent à me perdre, et tant qu’ils resteront dans ce monde périssable. »

Puis il s’adresse au Dauphin :

« Je recommande à mon fils, s’il avait le malheur de devenir Roi, de songer qu’il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens ; qu’il doit oublier toute haine tout ressentiment, et nommément ce qui à rapport aux malheurs et aux chagrins que j’éprouve ; qu’il ne peut faire le bonheur des peuples qu’en régnant suivant des lois : mais qu’un Roi ne peut les faire respecter, et faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, qu’autant qu’il a l’autorité nécessaire; et qu’autrement étant lié dans ses opérations et n’inspirant point de respect, il est plus nuisible qu’utile. »

Il fait là un retour sur son propre comportement politique et sur ses faiblesses.

Il recommande également au Dauphin de se souvenir, en cas de restauration ultérieure de la royauté, de ceux qui sont morts à son service et de leur famille.

Il lui demande aussi de récompenser les fidèles et de pardonner aux ingrats, voire à ceux qui ont trahi la cause de la monarchie. Parmi ceux qui lui sont restés attachés, il nomme ses trois défenseurs (Malesherbes, Tronchet et Raymond de Sèze). Puis il conclue : « Je pardonne encore très volontiers à ceux qui me gardent, les mauvais traitements et les gênes dont ils ont cru devoir user envers moi. J’ai trouvé quelques âmes sensibles et compatissantes : que celles-là jouissent dans leur cœur, de la tranquillité que doit leur donner leur façon de penser !…Je finis en déclarant devant Dieu, et prêt à paraître devant lui, que je ne me reproche aucun des crimes qui sont avancés contre moi. »

Ce testament royal devrait figurer dans les manuels d’histoire mais on préfère laisser croire aux jeunes générations que Louis XVI affamait son peuple et qu’il méritait la mort. Dans notre vision binaire des choses – d’un côté le bien, de l’autre le mal absolu – on pourrait leur apprendre aussi ce que disait Robespierre, ce fou-furieux, en septembre 1793 :

« Le ressort du gouvernement populaire est à la fois la vertu et la terreur : la vertu sans laquelle la terreur est funeste ; la terreur sans laquelle la vertu est impuissante. La terreur n’est autre chose que la justice prompte, sévère, inflexible ; elle est donc une émanation de la vertu ».

La Terreur fut mise à l’ordre du jour le 5 septembre 1793. Le 17, la Convention vota la « loi des suspects » pour mettre hors d’état de nuire les « ennemis de la Révolution » ou supposés tels. Cette loi infâme permettait de poursuivre « tous ceux qui, par leur conduite, leurs relations, leurs propos, leurs écrits, se montrent partisans du fédéralisme et des ennemis de la liberté. » Autant dire que n’importe qui pouvait être suspecté. En quelques semaines les prisons étaient pleines. La guillotine – le « rasoir national » – se mit à fonctionner en permanence. Le tribunal révolutionnaire fut vite débordé ; on fit appel à une justice plus expéditive et à un accusateur public tristement célèbre : Antoine Fouquier-Tinville. « Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! » dira Manon Roland en montant sur l’échafaud, le 8 novembre 1793.  

La seule morale de cette période funeste c’est que la plupart de ces salopards : Desmoulins, Danton, Westermann, Carrier, Fabre d’Eglantine, Olympe de Gouges, Robespierre, et quelques autres dont Fouquier-Tinville, finiront eux-aussi sur le « rasoir national ». Marat, lui, sera poignardé dans sa baignoire où il barbotait dans sa pourriture (2).

Notre époque est – fort heureusement ! – moins violente. Souhaitons qu’elle le reste mais je n’en suis pas certain, hélas ! Emmanuel Macron, à force d’attiser la haine de nos anciens colonisés en nous accusant de  « crimes contre l’humanité »; en affirmant que nous aurions pillé et appauvri l’Afrique ; en jouant la carte d’une population issue de la « diversité », devenue française par le regroupement familial et/ou le « jus soli »(3), au détriment des Français de souche ; en affichant ouvertement, comme il l’a fait lors de la « Fête de la musique » en 2018, sa préférence pour l’allogène sur le « mâle blanc », joue un jeu dangereux, celui du pompier-pyromane.

Marionnette du Nouvel Ordre Mondial, il utilise l’immigration comme troupe de manœuvre en vue d’un « remplacement de population » qu’il pense irréversible, mais cette troupe – de plus en plus nombreuse, de plus en plus incontrôlée – pourrait un jour se retourner contre son pouvoir.

En ce 21 janvier, ayons une pensée, ou mieux une prière, pour le bon Roi Louis XVI, victime innocente de la folie révolutionnaire.  In mémoriam.

                                                                                                                                

Eric de Verdelhan

21/01/2025

 1) LVF : Légion des Volontaires Français (contre le Bolchévisme), organisation créée le 8 juillet 1941. Beaucoup de patriotes français, qui combattaient contre la « peste rouge » communiste, sont morts dans ses rangs et ces soldats méritent, comme les autres, notre respect.   

2) Il souffrait d’une maladie de peau : il était donc aussi pourri physiquement que moralement.

3) Le droit du sol, c’est une ineptie qui voudrait nous faire croire qu’une vache née dans une écurie serait un cheval.    

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1 Commentaire

  1. Comme en URSS, où régnait la « dictature du prolétariat », ceux qui avaient des doutes pour le moins finissaient au Goulag et parfois, souvent liquidés physiquement, car ils étaient considérés comme ennemis du prolétariat, du peuple! Oh les vilains. Et aujourd’hui on voit des Mélanchon prendre le même chemin !