(Texte librement inspiré par la célèbre chanson chantée avant la guerre par Ray Ventura et ses Collégiens : « Tout va très bien, madame la marquise ! »)
(Le décor : La marquise de Morveux d’Enarque, née Brigitte Trognon du Touké, claquemurée dans sa résidence secondaire, téléphone à son majordome, un jeune éphèbe négroïde qui a tapé dans l’œil du marquis (1)). Nous savons, depuis la « Fête de la Musique » 2018, qu’il aime les invertis basanés).
(La marquise)
Allô, allô ! Quelles nouvelles ?
C’est du Touquet, pour quelques jours,
Qu’au bout du fil, Je vous appelle ;
Que trouverai-je à mon retour ?
(Le larbin)
Tout va très bien, madame la marquise,
Tout va très bien, ou… presque bien.
Pourtant, il faut, il faut que je vous dise,
On déplore un tout petit rien :
Car le marquis, sombre présage,
Fait un plongeon dans les sondages.
(La marquise)
Mon bon larbin, beau basané,
Mon Emmanuel est critiqué ;
Expliquez-moi, gentil laquais,
À quoi faut-il l’attribuer ?
(Le larbin)
Ce n’est pas grave, madame la marquise,
Disons que ce n’est pas méchant.
Pourtant il faut, il faut que je vous dise,
Pourquoi le peuple est mécontent ?
Ce fut une mauvaise idée
Que de dissoudre l’Assemblée.
(La marquise)
Oh mon valet, bel inverti,
Vos commentaires sont irritants !
Dites-moi donc, je suis toute ouïe,
En quoi cela est-il choquant ? (Le larbin)
Si vous souhaitez, madame la marquise,
Vous persuadez que tout va bien.
Alors tant pis, il faut que je vous dise,
Le pays ne comprend plus rien :
Assurément, pour gouverner,
Il faut une majorité.
(La marquise)
Oh mon valet, c’est désolant,
Ces Français sont très énervants.
Hollande les traitait de « sans dents » ;
Ces gueux ne sont jamais contents !
(Le larbin)
C’est certes vrai, madame la marquise
Mais le marquis est désœuvré :
Il a voulu jouer la surprise,
Elle lui retombe sur le nez.
Et depuis lors, dans les médias,
Il est critiqué à tout-va.
(La marquise)
Mon bon valet, d’un noir d’ébène,
Vous me voyez émotionnée.
Je ne puis vous cacher ma peine,
Dois-je rentrer à l’Elysée ?
(Le larbin)
À votre place, madame la marquise,
Je resterais loin du Palais.
Or donc voilà, il faut que je vous dise,
Le pays va se révolter :
Il ne veut plus, après Barnier,
De ce crétin des Pyrénées.
(La marquise)
Oh mon larbin, mon beau barbare,
Tout s’effondre autour du marquis :
La France est un pays bizarre ;
Il est peuplé par des aigris.
(Le larbin)
C’est déprimant, madame la marquise :
Certes, ils ne sont jamais contents.
Mais cependant, il faut que je vous dise,
Dans le pays, tout fout le camp.
L’ire du peuple est justifiée :
Il n’en peut plus d’être humilié !
(La marquise)
Mon bon larbin, bel inverti,
Je me fous bien de ses aigreurs.
Il a voté pour le marquis,
Il a fait lui-même son malheur.
(Le larbin)
C’est pourtant vrai, madame la marquise,
Votre époux nous a bien « baisés » (2).
Et c’est pour ça qu’il faut que je vous dise,
Que moi aussi j’en ai assez !
Le marquis est un sale gamin
Et il me traite pis qu’un chien.
(La marquise)
Vilain larbin, méchant valet,
Je n’en puis plus, je m’évanouis,
Je vais donc rester au Touquet
Sans mon chien et sans mon mari.
(La même, très en colère)
Laquais ingrat, tu es viré
Fais tes valises, triste engeance,
Je n’en peux plus de supporter
Tes critiques et ton insolence.
(La même encore, en pleurnichant…)
Je rêvais des ors des palaces,
Mais je suis vieille et décatie.
Pour tous, je reste la viellasse (3),
Qui a déniaisé le marquis.
(Et la marquise, en pleurs, raccroche au nez du larbin, lequel donne un grand coup de pied au chien Némo…qui se venge en pissant sur la moquette du Palais de l’Elysée…)
Cédric de Valfrancisque.
22/01/2025
1) Dans l’œil…de bronze, disent les médisants.
2) (Note de l’éditeur) : On voudra bien excuser le parler un peu trivial propre aux larbins et aux ancillaires, car monsieur de Valfrancisque ambitionne d’entrer à l’Académie Française.
3) (Note de l’éditeur, bis) : Un auteur moins respectueux de la langue française et de la première dame aurait écrit « pétasse », « poufiasse », ou « radasse » pour respecter la rime.
FAIRE UN DON ?
Minurne fonctionne depuis sa création en 2011 sans recettes publicitaires.
Si nos articles vous plaisent, vous pouvez nous aider en faisant un don de 5 €,10 € ou 20 € (ou plus, bien sûr) via Paypal.
Cliquez ci-dessous (paiement totalement sécurisé).
Soyez le premier à commenter