« La France était à deux doigts de l’émeute : j’ai refusé de lancer mes amis dans des mouvements de rues, ils auraient déterminé la guerre civile… »
(Édito du colonel de La Rocque dans « Le Petit Journal » le 14 juillet 1937)
Tout va de mal en pis, notre pays part en vrille ! Les rares choses qui progressent vraiment sont les faillites d’entreprises, les crimes et délits, les agressions au couteau, l’immigration (sauvage ou légale), les règlements de compte entre bandes mafieuses et la consommation de cocaïne…
Avec sa dissolution, Macron a volontairement « bordelisé » un pays déjà en faillite. Tout ceci n’est pas rose, mais hélas, je ne noircis pas le tableau. Notre pays est au bord de l’implosion. Les islamo-gauchistes de Mélenchon attendent leur heure, qui ne saurait tarder. Les populations qui, selon Gérard Collomb, vivaient « côte à côte » vont se retrouver « face à face ». D’ailleurs, pour des allogènes ou immigrés francisés par le « Jus Soli », la guerre a commencé, à la Kalachnikov, contre des bandes adverses ou contre les forces de l’ordre qui tentent d’entrer dans leur territoire. Cette montée en puissance de l’ensauvagement, de la barbarie, du trafic de drogue, des crimes – au surin ou par arme à feu – que de nombreux Français semblent découvrir aujourd’hui, nous la dénonçons depuis un bon demi-siècle.
À un bien modeste niveau, je suis de ceux qui tirent la sonnette d’alarme depuis des décennies. Ça m’a valu de me faire traiter de fasciste, de poujadiste, de complotiste, par les gens de gauche. Ceux prétendument de droite, parfois des proches, se contentaient de dire que j’exagérais, que j’étais sans nuance, trop pessimiste ou trop excessif. On me citait régulièrement la tirade de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord: « ce qui est excessif est insignifiant ». Certains me considéraient comme un doux dingue, d’autres comme un nostalgique du III° Reich. Or, je suis certes réactionnaire, ma misanthropie est peut-être une forme de folie, mais je ne suis nostalgique que de l’Ancien Régime. En fait, je suis un « monarchiste de regret » selon la formule d’Henri De Gaulle, le père de Charles.
Pour ce qui est de l’état actuel de la France, je crois que nous ne sommes pas loin de toucher le fond. Nous vivons la fin d’une civilisation. Et malgré cette situation apocalyptique, j’ai du mal à garder mon calme devant les déclarations enflammées de tous ces gens qui nous invitent, avec de belles envolées patriotiques, à nous révolter et à chasser les incapables, les voyous, les aigrefins qui pillent notre nation et nous conduisent à la ruine. Mes amis (et aussi, parfois, mes lecteurs) ne comprennent pas toujours pourquoi je ne crois pas au mythe de l’homme fort – l’homme providentiel – capable de remettre de l’ordre dans le vaste souk qu’est devenu leur pays, et d’expulser les parasites qui n’ont rien à y faire. Certains appellent de leurs vœux une dictature militaire avec, à sa tête, un général. Pour ma part, Je reste intimement persuadé qu’aucun militaire de haut rang – officier supérieur ou général – n’a la moindre envie d’endosser le costume de Franco ou de Pinochet, pas même celui de Bugeaud dont les méthodes « musclées » pacifièrent l’Algérie. Et, si tel était le cas, encore faudrait-il qu’il possède des qualités de chef et un charisme suffisant pour que la troupe le suive. Les chefs charismatiques, les vrais meneurs d’hommes, ont presque tous disparu depuis l’Indochine ou l’Algérie. Le moule est cassé et on peut en dire autant pour les chefs d’État de la plupart des pays occidentaux.
De Gaulle, qui avait la dent dure, disait du président Albert Lebrun : « Comme chef de l’État, deux choses lui avaient manqué : qu’il fût un chef ; qu’il y eût un État. » Il est vrai que ce brave Albert Lebrun, que la presse surnommait « larme aux pieds » ou « le sot-pleureur » (en raison de sa pointure et de sa propension à pleurnicher en inaugurant les chrysanthèmes), aura été le président le plus insignifiant de la III° République, « la République des Francs-Maçons ». Mais, à cette époque, le président de la République n’avait pas les pouvoirs exorbitants, quasi monarchiques, conférés par la Constitution de la V° République. Il n’avait donc pas la capacité de nuisance d’un Emmanuel Macron. Et puis, à l’époque, en dehors d’Hitler et sa volonté expansionniste, ou de Jean Monnet, qui roulait déjà pour les Américains, personne ne songeait à faire disparaître les nations au profit d’une Europe unie. Même à gauche on prônait l’indépendance nationale.
Mais revenons à notre homme providentiel. Imaginons même qu’il existe ; mais pour tenter et réussir un coup d’État, il faut des troupes et surtout, en premier lieu, une volonté sans faille.
Et là, il faut arrêter de rêver ! L’histoire nous a appris que la droite française est beaucoup trop sentimentale pour réussir un coup d’État. Elle crève de ses scrupules, de sa pudibonderie de rosière et de ses états d’âme.
Le putsch des généraux des 21-22-23 avril 1961, à Alger, aurait pu réussir s’il avait eu, à sa tête, des révolutionnaires. Château-Jobert, Argoud, Sergent, Montagnon, Le Pivain, Degueldre…étaient des révolutionnaires mais ils avaient des rôles subalternes. Les généraux, Salan, Jouhaud, Challe et Zeller (photo), voulaient un putsch « sans victimes, dans le respect de la légalité républicaine », ce qui me semble assez peu réaliste, voire même carrément utopique.
Le coup d’État de Sankara au Burkina Faso ou la « Révolution des œillets » au Portugal ont abouti car les meneurs étaient des capitaines, jeunes, marxistes et… sans scrupules.
À droite, en dehors de la prise de pouvoir par Franco, on peine à trouver des succès. Mais, en juillet 1936, Franco était déjà général et il avait 44 ans. Franco, qu’on l’aime ou qu’on le déteste, était un vrai chef de guerre et sa motivation première c’était de sauver le catholicisme en Espagne. Qui est prêt à se battre, à risquer sa peau, à mourir pour la laïcité, le « vivre ensemble » ou les sacro-saintes « valeurs ripoux-blicaines » ?
En France, il faut remonter au 18 brumaire, an VIII (9 novembre 1799) pour voir un jeune général réussir un coup d’État. Depuis le 18 brumaire, notre pays aura connu quelques tentatives de putsch. Celui du général Boulanger (28 janvier 1889) a avorté ; celui du colonel de La Rocque (6 février 1934) idem. La « semaine des barricades » d’Alger de janvier 1960 a fini en débandade, le putsch des généraux Salan, Jouhaud, Challe et Zeller (21 avril 1961) a tourné au fiasco. Le seul putsch réussi aura été le retour au pouvoir de de Gaulle, le 13 mai 1958. Mais ce dernier s’est bien gardé de se salir les mains dans cette affaire. Il a laissé agir ses affidés auprès d’une droite trop crédule.
Le second putsch réussi a été incontestablement l’élection de Macron. Il y a d’ailleurs des similitudes entre le 13 mai 1958 et l’arrivée au pouvoir de Macron : une volonté de la finance apatride d’imposer SON candidat, un délitement des partis politiques, et une incapacité du pouvoir à venir à bout des problèmes des Français. Avec le retour de de Gaulle aux affaires, nous avons perdu notre Empire ; avec Macron nous sommes en train de perdre…tout le reste.
Hier, bien que j’ai un profond respect pour le colonel François de La Rocque, qui fut un beau soldat et un grand résistant, je n’ai pas écrit d’article sur le 6 février 1934 car ce coup d’État manqué illustre bien les pudeurs, la sensiblerie ridicule et le manque de volonté de la droite nationale.
Le 6 février 1934 aura été une belle occasion manquée de mettre à bas la « Ripoux-blique ».
Cette manifestation, dans son organisation, puis dans son fiasco, fut l’œuvre des « Croix de feu » du colonel de La Rocque. L’échec volontaire d’un homme pourtant hissé en politique par le poids de ses deux millions d’adhérents. Il était alors à la tête du parti le plus nombreux qu’ait jamais compté notre pays ! La Rocque avait quitté l’Armée en 1928, avec neuf citations et le grade de lieutenant-colonel. Ensuite, il prend la tête de l’association des « Croix de feu » qui regroupe les seuls anciens combattants décorés au combat. C’est alors le temps des mouvements et ligues d’extrême droite dont certains regardent d’un bon œil le fascisme de Mussolini. Mais La Rocque ne saurait être fasciste ; il est catholique convaincu. L’antisémitisme ne le gêne pas mais il n’est en rien virulent sur le sujet. Il est, en revanche, totalement antiparlementaire et anticommuniste. La crise économique de 1929, puis les scandales financiers du début des années 30, gonflent les effectifs des « Croix de feu », qui s’adjoignent les « Fils de Croix de feu », puis les « Volontaires Nationaux », trop jeunes pour avoir combattu (et dont le plus célèbre sera l’aviateur Jean Mermoz).
Le 6 février 1934, dans l’émeute provoquée par le pseudo-suicide de l’escroc Stavisky, les colonnes du colonel de La Rocque, disciplinées, prennent à revers la Chambre des Députés que la grosse masse des manifestants attaque par la Concorde. Elles bousculent les barrages et ont le Palais Bourbon à portée de la main quand un ordre de La Rocque, en personne, les détourne et les envoie déambuler, inoffensives, du côté des Invalides tandis que les salves des Gardes Mobiles continuent de coucher sur le pavé parisien des centaines de manifestants.
Le colonel de La Rocque pensait, et il avait hélas raison, que la prise d’un édifice public ne signifiait pas la prise du pouvoir. Mais il réussit, ce jour-là, à s’attirer la haine de l’extrême-droite, pour n’en avoir pas fait assez, ainsi que celle de l’extrême-gauche pour cette tentative avortée de coup d’État. Cette conjonction apaisante, qui plaît tant aux bourgeois et aux partisans de l’ordre, lui vaut 10 000 adhésions par jour.
Les « Croix de feu » dissoutes, il crée aussitôt le « Parti Social Français » et adopte une devise qui fera son chemin : « Travail, Famille, Patrie » appuyée sur un programme simpliste et des formules comme : « Ni blanc, ni rouge mais bleu-blanc-rouge. ». Le mouvement a un épouvantail: le Rouge, le Bolchevique, le « Moscoutaire ». Le brave colonel aime les grands rassemblements : défilés martiaux, grands meetings, immenses grand-messes ; il veut, avant tout, intimider les Rouges.
Le chef-d’œuvre de ce Kriegspiel eut lieu au printemps 1935 : les adhérents, convoqués aux portes de Paris, y trouvent des centaines de cars et de voitures dont chaque conducteur ouvre au dernier moment une enveloppe contenant des instructions très précises et un itinéraire. « Par des chemins différents, sans embouteillage, guidées par des agents de liaison aux carrefours, les colonnes s’égrènent vers l’ouest. Peu avant la nuit apparaît la flèche de Chartres. « C’est presque la route de Péguy » dira un témoin. Belle démonstration de force, totalement inutile ! Il n’empêche que 25 000 hommes ont été transportés sans heurt à 100 km de Paris. Le colonel va les haranguer, dans une prairie, perché sur une charrette. Une fois de plus, ses militants les plus virulents se retireront avec le sentiment d’avoir été amenés au bord du Rubicon pour… y pêcher à la ligne. C’est l’époque où un chansonnier ironisait en disant: « l’immobilisme est en marche et, désormais, rien ne l’arrêtera ».
La droite nationale, qui n’a pas oublié le demi-tour gauche des « Croix de feu » le 6 février 1934, ne les appellent plus que les « froides queues ». Dans la presse d’Action Française, le colonel de La Rocque devient « Ronronnel de La Coque ». La Rocque était en fait un Boulanger mâtiné de Pierre Poujade : il drainait les déçus, les râleurs et les mécontents. Il ne savait pas ce qu’il voulait mais il le disait avec sonorité. Il n’est pas sans rappeler certains présidents d’associations qui prétendent fédérer les patriotes et défendre notre civilisation tout en restant…apolitiques : comme si une telle équation était possible ! Je ne sais pas si la droite nationale, nationaliste, souverainiste, patriote, etc… est bien consciente de ce qui est en train de se jouer dans notre pays. Actuellement un homme – un seul – est capable de réussir un putsch. Il a d’indéniables qualités de tribun, une grande gueule, des ambitions démesurées, une absence totale de scrupules et surtout…des troupes violentes prêtes à en découdre. Cet homme, c’est Jean-Luc Mélenchon. Il remplit les salles en meeting, fait un tabac dans les facultés, et enflamme les banlieues. Il attise les haines, tandis que ses députés multiplient les provocations. La droite molle veut se persuader qu’il va s’autodétruire. C’est, à mon humble avis, une grossière erreur assimilable à la politique de l’autruche ; le refus de voir les choses telles qu’elles sont. Mélenchon peut arriver au pouvoir par les urnes, donc légalement. En effet, si le second tour des prochaines présidentielles voyait un duel entre Marine Le Pen et Mélenchon, il y a fort à parier que le « Front ripoux-blicain » ferait élire Mélenchon pour faire barrage à « l’extrême-drooatte ». Mais il peut aussi arriver au pouvoir après un coup d’État, si Marine Le Pen remportait les présidentielles.
Je vais encore me faire traiter de pessimiste, je m’en moque ! Je crains que notre déchéance, notre décadence, notre dégénérescence, soient irréversibles. Notre pays est très malade, il n’est pas loin de la phase terminale, et Mélenchon ose parler du « grand remplacement » qu’il appelle de ses vœux. Renaud Camus a été condamné pour avoir été un prophète, un visionnaire, un lanceur d’alerte.
Mais, comme disait Chamfort : « En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui sonnent le tocsin. », comme quoi ce n’est pas nouveau !
Éric de Verdelhan
7 février 2025
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« le 6 février 1934 car ce coup d’État manqué illustre bien les pudeurs, la sensiblerie ridicule et le manque de volonté de la droite nationale. » Et pourtant c’est elle qui est traitée de fasciste !!!….
« Les chefs charismatiques, les vrais meneurs d’hommes, ont presque tous disparu depuis l’Indochine ou l’Algérie. » En effet ceux qui pourraient avoir quelques velléités de se rebeller sont mis au placard manu militari. Les autres attendent benoitement leurs étoiles comme d’autres leurs graines dans les zoos. Tout général n’est pas César ou Bonaparte pour franchir le Rubicon et en effet , encore faut il qu’il ait suffisamment de charisme. Il faudra donc attendre une grande catastrophe pour que (espérons le ) un nouveau DE GAULLE surgisse.