« Le droit du sol est l’absurdité qui consiste à dire qu’un cheval est une vache parce qu’il est né dans une étable… »
(Charles Louis de Secondat, dit Montesquieu).
Et voilà qu’une fois de plus – ce serpent de mer ressort régulièrement depuis 40 ans ! – on nous parle du droit du sol, le « Jus Soli », qu’on voudrait voir remis en cause, très partiellement et uniquement à Mayotte, et cette seule hypothèse, qui n’est qu’électoraliste, suffit à indigner les partis de gauche (et quelques ventres mous centristes). Les gens de gauche sont des donneurs de leçons, moralisateurs, pétris de certitudes, mais ils mettent rarement leurs actes, leur comportement, en concordance avec leurs préconisations péremptoires. L’un de leurs maîtres à penser, Jean-Jacques Rousseau, a commis un pavé indigeste – « Émile » – sur l’éducation des enfants, et a confié ses cinq gosses à l’équivalent de l’Assistance Publique (1). « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ! » doit être un dicton socialiste ou gauchiste ; ces gens-là n’ont aucune morale, aucune pudeur et ne craignent même pas le ridicule. J’ai encore en mémoire cette vieille crécelle mitterrandolâtre de Stéphane Hessel qui était l’archétype de ces insupportables donneurs de leçons. Résistant, ancien déporté, belle conscience de gauche et européiste forcené, ami de Mendès-France et de Rocard, Stéphane Hessel était connu du grand public pour ses prises de position concernant les droits de l’homme, la question des « sans-papiers », le conflit israélo-palestinien, ainsi que pour son opuscule « Indignez-vous ! », paru en 2010, dont je vous dirai un mot plus tard. Pour vous brosser un portrait rapide du personnage, citons quelques bribes de son parcours. Il était cofondateur de l’association « France-Algérie » créée en 1963 et créateur du « Guide du coopérant français en Algérie », brochure de conseils pour les jeunes effectuant leur Service Militaire dans la coopération en Algérie juste après la guerre. Le titre de cet ouvrage aurait pu être « Manuel du collabo honteux de la colonisation ». En mai 1975, sa connaissance (supposée) de l’Afrique fait qu’il sera choisi comme négociateur dans l’affaire Claustre. Peu au fait des mécanismes africains, il va accumuler les erreurs et sa mission sera un échec cuisant. Il deviendra « persona non grata » dans la coopération africaine, notamment au Tchad. En 1976, on le retrouve à l’ « Office national pour la promotion culturelle des immigrés », chargé de promouvoir les cultures de l’immigration. En 1977, Giscard le nomme ambassadeur auprès de l’ONU à Genève, ce qui sera sa première et seule ambassade. Pourtant tous les articles parlant de lui le présentent comme ancien ambassadeur. Il est vrai qu’à peine arrivé au pouvoir, en 1981, François Mitterrand (qu’Hessel a connu chez Mendès-France) l’élève à la dignité honorifique d’« Ambassadeur de France ». Puis Mermaz le choisit, en août 1982, pour être membre de la « Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle », cet organisme qui allait nous imposer une information de gauche. En 1988, Stoléru exhibe le rapport d’un collectif sur l’immigration, que Stéphane Hessel avait présidé quelques années plus tôt, et dont il avait choisi le titre : « Immigration : le devoir d’insertion ». En 1990, son ami Rocard le nomme au « Haut Conseil à l’Intégration », poste qu’il va occuper jusqu’en 1993. En 1996, il est choisi comme médiateur dans l’affaire des « sans-papiers » des églises Saint-Ambroise puis Saint-Bernard. Médiation qui sera encore un fiasco, mais Stéphane Hessel est de tous les combats en faveur de l’invasion migratoire. Européiste compulsif, il pense que la France ne peut exister qu’au sein d’une fédération européenne. En 2004, il soutient la pétition « Pour un traité de l’Europe sociale », de Larrouturou. Le 15 mars 2009, lors de la convention d’« Europe Écologie », à la Villette, aux côtés de Cohn-Bendit et de José Bové, il affiche son soutien à « Europe Écologie » pour les élections européennes du 7 juin 2009. Immigrationniste, européiste et écolo, ce type coche toutes les cases ! Pour lui, l’immigration est « une richesse pour la France ». Il souhaite favoriser, valoriser et amplifier l’immigration officielle. Il est, entre autres, favorable au droit de vote des étrangers non-européens aux élections municipales. Il est aussi pro-palestiniens. Fin 2009, il crée une polémique en déclarant : « Si je peux oser une comparaison audacieuse sur un sujet qui me touche, j’affirme ceci : L’occupation allemande était, si on la compare avec l’occupation actuelle de la Palestine par les Israéliens, une occupation relativement inoffensive, abstraction faite d’éléments comme les incarcérations, les internements et les exécutions… » (2). Vivement critiqué par la diaspora juive, il s’empressera de rétropédaler en disant qu’on l’a mal compris.
En 2010, Stéphane Hessel fait à nouveau parler de lui en publiant un ridicule opuscule de 32 pages intitulé « Indignez-vous ! ». C’est une accumulation de lieux communs politiquement corrects. Il encourage les jeunes à conserver un pouvoir d’indignation. Il dénonce le système économique fondé sur le profit et propose un partage des richesses plus équitable. Il consacre également une partie du fascicule au conflit israélo-palestinien, et prône « l’insurrection pacifique et l’espérance ». Ce petit livre niaiseux, lénifiant et mal écrit sera une magnifique opération de markéting ; il sera vendu à plus de 4 millions d’exemplaires dans une centaine de pays. Le jour du décès de Stéphane Hessel (27 février 2013), Richard Prasquier, président du CRIF, se disait « effaré par le succès de son fascicule d’une indigente indignation ». Il considérait que Stéphane Hessel était
« avant tout un maître à ne pas penser… Et que sa mise au pavois, malgré ses accommodements avec la vérité historique et sa faiblesse argumentative, en dit beaucoup sur le désarroi intellectuel de notre société… »
C’était clair, net et bien envoyé ! Pour une fois – une fois n’est pas coutume – j’étais en total accord avec le CRIF : ce petit fascicule est nul ; il est d’une indigence crasse !
Aujourd’hui encore, dans certains collèges et lycées, on cite Hessel, chantre de l’immigration qui serait tantôt une chance, tantôt une richesse pour la France. Ce n’est absolument pas mon point de vue et c’est pour ça, entre autres, que je suis totalement opposé au droit du sol.
Mais peut-être faut-il expliquer ce qu’est le droit du sol. Inscrit dans notre Code Civil, c’est l’une des manières d’accéder à la nationalité française. Cette tradition médiévale, réhabilitée au 19° siècle, a fluctué au cours de son histoire. La nouvelle équipe de Français Bayrou est divisée sur la question, entre ceux qui veulent durcir ses conditions d’accès, comme Gérald Darmanin et Bruno Retailleau, et ceux qui jugent le débat inutile, comme Elisabeth Borne et Eric Lombard.
MAIS QUE PRÉVOIT EXACTEMENT LE DROIT DU SOL, ET QUI PEUT LÉGITIMENT Y ACCÉDER ?
Faisons un retour en arrière. Comme les États-Unis (3), la France est un pays où la nationalité repose sur le droit du sol (« jus soli » en latin) et le droit du sang (« jus sanguinis »). Au Moyen-âge, l’individu appartenait au propriétaire de sa terre de naissance : c’est l’application du « jus soli ». À la Révolution, les anciens sujets du Roi deviennent des citoyens avec des droits et des devoirs. Le mot nationalité n’existe pas, mais être « Français » est défini. Dès 1803, le Code Civil impose la notion de « nationalité française », désormais transmise par le père et indépendante de la résidence. La France consacre alors le droit du sang comme premier critère d’attribution de la nationalité. Mais le droit du sol n’est pas écarté : tout étranger né en France peut, à sa demande, acquérir la nationalité à 21 ans.
Dès la moitié du 19° siècle, à la demande des dynasties bourgeoises et des maîtres de forges, les conditions d’acquisition de la nationalité s’assouplissent pour augmenter la population. Le pays a besoin de bras. En 1889, pour le centenaire de la funeste Révolution, au nom de l’universalisme, le droit du sol est consacré. Un enfant né sur le sol de France, même de parents étrangers, devient automatiquement Français à sa majorité. Après la Première Guerre Mondiale, en 1927, pour attirer la main d’œuvre étrangère, la loi étend le droit du sol aux étrangers y résidant depuis au moins trois ans et la nationalité aux enfants nés d’une Française et d’un étranger. La France, qui a perdu 1,4 million de ses fils dans les tranchées de la Grande Guerre (4), a encore besoin de bras.
Après le premier choc pétrolier, l’émergence du Front National réactive la question. En 1993, la Loi Pasqua introduit la « manifestation de volonté » : les enfants nés de parents étrangers doivent demander la nationalité française entre 16 et 21 ans. Cette disposition sera supprimée dès 1998 : l’automaticité est rétablie mais à 18 ans ; et on refabrique massivement des « Français de papiers ».
Résumons-nous : Il existe actuellement cinq manières de devenir Français : le droit du sang, le droit du sol, la naturalisation, le mariage ou la possession d’État. Pour le droit du sol, il s’acquiert soit à la naissance, soit à la majorité. Les enfants nés en France de deux parents apatrides bénéficient du droit du sol, dès la naissance. Si l’enfant est né en France et qu’au moins l’un de ses parents est né en France, alors il bénéficie même du double droit du sol, dès sa naissance également. Si un enfant est né en France de deux parents étrangers, il devient automatiquement Français à ses 18 ans, sous deux conditions : il doit résider en France et avoir eu sa résidence en France pendant au moins 5 ans depuis l’âge de 11 ans, (les démarches peuvent être effectuées dès l’âge de 13 ans).
Jeudi 6 février, l’Assemblée Nationale a adopté une proposition de loi visant à durcir encore davantage les restrictions au droit du sol à Mayotte. Ce texte, porté par les Républicains (LR), prévoit de conditionner l’obtention de la nationalité française pour les enfants nés à Mayotte à la résidence régulière sur le sol français, au moment de la naissance, des « deux parents » (et non plus d’un seul), et ce depuis trois ans (et non plus trois mois). Alors que le RN veut un référendum sur le droit du sol, François Bayrou a répété que la question était « beaucoup plus large » que celle du droit du sol. Pour lui, l’identité nationale est au cœur des débats :
« Qu’est-ce que c’est d’être Français ? À quels droits et à quels devoirs cela ouvre-t-il? ».
Souvenez-vous qu’en 2007, Patrick Buisson avait su convaincre Nicolas Sarkozy d’en faire un thème de campagne qui se révéla …un bel enfumage.
Dans le passé, nous avons eu besoin d’une immigration de travail européenne. Les Italiens, les Espagnols, les Portugais, les Polonais se sont parfaitement intégrés dans notre pays. Ils ont été un enrichissement pour la France, c’est indéniable ! On peut d’ailleurs en dire autant des Vietnamiens et des Cambodgiens chassés de leur pays par la « peste rouge ». Mais nos problèmes d’intégration sont arrivés avec l’islam, qui entend nous imposer ses lois et ses coutumes basées sur la Charia; et avec une immigration d’Afrique Noire qui, quand elle n’est pas musulmane, rêve de revanche, véhicule la haine du Blanc et prétend nous faire payer notre passé colonial (et esclavagiste). Il n’est pas question de mettre tous les Africains et Maghrébins (5) dans le même panier, mais il faut, pour notre survie, arrêter cette immigration de peuplement, invasive, agressive, et qui déteste la France. Et il faut aussi arrêter de faire de ses enfants des « Français de papier » car quel est l’intérêt pour nous de donner une carte l’électeur à des gens qui détestent notre pays, rejettent ses valeurs et voteront pour les islamo-gauchistes de Mélenchon ? A-t-on envie d’accélérer la disparition de notre civilisation ?
Personnellement, je suis opposé au regroupement familial, au droit du sol, à la double (ou triple) nationalité et aux naturalisations massives qu’on veut nous imposer pour favoriser le « grand remplacement » dénoncé par Renaud Camus et vivement souhaité par Jean-Luc Mélenchon.
En revanche, je souhaite que l’on facilite la naturalisation des étrangers qui ont porté les armes pour la France. J’ai plusieurs amis anciens de la Légion Étrangère et je cite souvent les vers du capitaine Bonetti : « Qui sait si l’inconnu qui dort sous l’arche immense,
Mêlant sa gloire épique aux orgueils du passé,
N’est pas cet étranger devenu fils de France,
Non par le sang reçu mais par le sang versé. »
Les problèmes liés à l’immigration, les naturalisations et nos relations avec nos anciennes colonies ou protectorats concernent le peuple français. Et je suis convaincu qu’un référendum sur ces sujets épineux contredirait les inepties des bien-pensants, de Bernard Stasi, de Stéphane Hessel et d’autres « humanistes » du même acabit. Il pourrait retarder ou contrecarrer les visées de Macron et d’Ursula Von der La Hyène en faveur du « remplacement de population ».
D’où j’en déduis qu’il n’y aura JAMAIS de référendum sur ce sujet brulant !
Eric de Verdelhan.
11/02/2025
1) L’institution des « Enfants trouvés ».
2) Il est ancien déporté à Buchenwald.
3) Et une trentaine d’autres États.
4) Sans oublier quelques centaines de milliers d’invalides inaptes au travail.
5) Pas plus que tous les Tchétchènes, les Afghans,…etc…
6) Capitaine Pascal Bonetti « Le volontaire étranger de 1914 », écrit en 1920.
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