« Les événements font plus de traîtres que les opinions. » (François René de Chateaubriand)
Autour de moi, beaucoup de gens – parfois même des amis – ne comprennent pas pourquoi je m’insurge contre la commémoration du 19 mars 1962 alors que, depuis François Hollande, le 19 mars serait « la date officielle de la fin de la guerre d’Algérie ». Les mêmes me font remarquer que cette date a été « légalisée » par le Parlement ; elle serait donc aussi importante que le 11 novembre ou le 14 juillet.
C’est une ineptie, une infamie et une félonie ! Combien de fois faudra-t-il que je répète qu’un citoyen est d’abord et avant tout un homme libre ? Il doit avoir conscience de ce qui est juste et de ce qui ne l’est pas. Il doit aussi faire la distinction entre le bien et le mal ; or ce qui est « légal » n’est pas forcément normal ou encore moins moral ? Dans notre histoire, les exemples ne manquent pas. Le plus monstrueux à mes yeux est la « loi Veil » de 1975, légalisant l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG). On s’est arrogé le droit de tuer l’« infans conceptus », l’« enfant à naître » qui a des droits depuis la plus haute antiquité mais que les harpies féministes, au cri de « notre ventre nous appartient ! », ont condamné à mort.
Depuis la « loi Veil », à raison de 230 000 IVG par an (chiffre officiel), notre pays a tué plus de 10 millions de petits Français ; 4 millions de plus que… la Shoah (1), c’est tout simplement monstrueux ! Surtout qu’il s’agit, dans la plupart des cas, d’avortements dits « de confort ». La France s’émeut du sort des ours pyrénéens, des porcs ou des volailles élevés en batterie et de la «souffrance animale» en général, mais pas du massacre légalisé de SES propres enfants.
En 1981, les socialistes ont aboli la peine de mort et nous sommes arrivés à cette aberration : en France (2), on n’a plus le droit de tuer que… des innocents. Les économistes vous diront que « la natalité n’a pas eu à en souffrir » : vaste foutaise ! Nous sommes, en fait, devant un phénomène de « remplacement de population » car, au sein de la « diversité » – celle qui voudrait nous imposer la Charia – on n’avorte pas ; on se reproduit comme des lapins. J’ajoute – tant pis si ça déplait – que les 10 millions de petits Français que nous avons tués légalement auraient pu nous être bien utiles lors d’une éventuelle « reconquista » (3).
Faut-il rappeler que la « légalité républicaine » est souvent à géométrie variable : les juridictions d’exception qui ont fait fusiller Bastien-Thiry, Degueldre, Piegt et Dovecar étaient illégales puisqu’elles interdisaient tout appel ou pourvoi en cassation (4). Je pourrais vous citer l’article 35 de la Constitution de 1793 qui stipulait que : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ». Ce qui n’a pas empêché la Convention de faire massacrer 250 ou 300 000 Vendéens qui voulaient défendre leur fief, leur foi et leur Roi. Le gouvernement de Jacques Chirac (5) a fait reconnaître par la France le génocide… arménien de 1915. J’attends que mon pays reconnaisse le « populicide » vendéen, un génocide bien de chez nous !
Sur « notre » Algérie Française, j’ai écrit quatre livres (6). Ces livres sont un rappel aux ignares qui veulent réécrire une histoire qu’ils ne connaissent pas ou qu’ils connaissent mal. Je pense, en particulier, à Jean-Michel Apathie, mitterrandolâtre assumé, donneur de leçons et bonne conscience du service public, qui vient de nous accuser d’avoir, en Algérie, été les inspirateurs des massacres d’Oradour-sur-Glane. Ainsi s’écrit l’histoire qui, en l’occurrence, ne vise qu’à inculquer aux franco-algériens ou aux Algériens qui vivent sur notre sol, la haine de leur pays d’accueil. De l’autre côté de la Méditerranée, les jeunes Algériens apprennent dès leur enfance, dès l’école, à nous détester. L’Algérie compte aujourd’hui 45 millions d’habitants ; la moitié de cette population a moins de 25 ans et cette jeunesse, qui arrive massivement chez nous, entend bien nous demander des comptes.
Monsieur Apathie est un « collabo » qui joue contre son propre pays. C’est un spécialiste des grosses colères (feintes), sur les plateaux télé ou à la radio, pour insulter la France et son histoire. Le problème, c’est que même avec un accent à couper au couteau, n’est pas Raimu qui veut ! Ce faux-dur n’impressionne que lui ! Il croit nous apprendre que la conquête de l’Algérie ne s’est pas faite sans douleur. Le maréchal Bugeaud n’était pas un tendre et Apathie n’a pas de mots assez forts pour dénoncer ses méthodes. Contrairement à la « Grande-duchesse de Gérolstein » d’Offenbach, Apathie n’aime pas les militaires.
D’ailleurs, il se vante, dans un (mauvais) livre, d’avoir tout fait pour se faire réformer (7), mais s’il était intellectuellement honnête, il devrait avoir un peu de respect pour le parcours de Bugeaud.
Thomas Robert Bugeaud de La Piconnerie s’engage à l’âge de 20 ans, en 1804, comme vélite dans la Garde impériale. Il est promu caporal à Austerlitz et sert ensuite comme sous-lieutenant dans les campagnes de Prusse et de Pologne (1806-1807). Il est blessé à la bataille de Pułtusk en décembre 1806. Il combat ensuite en Espagne. Héroïque aux sièges de Lérida, Tortose et Tarragone, il est chef de bataillon en 1811, puis lieutenant-colonel après la bataille d’Ordal (14 septembre 1813). Il est nommé colonel à son retour en France. Mis en demi-solde à la Restauration, le colonel Bugeaud revient vers l’Empereur durant les Cent-Jours. Rayé des cadres à la seconde Restauration, il se retire dans sa propriété de Lanouaille, en Périgord. En 1825, il est élu maire d’Excideuil, fonction qu’il occupera jusqu’en 1830. Puis cet homme d’action reprend du service. Général, il est envoyé en Algérie (6 juin 1836) avec ordre d’écraser la révolte d’Abdelkader. Il remporte un premier succès à la bataille de Sikkak le 6 juillet 1836. Rentré en France, il critique la conquête de l’Algérie : « c’est une possession onéreuse dont la nation serait bien aise d’être débarrassée » dira-t-il.
Bugeaud est cependant nommé gouverneur général de l’Algérie par Thiers en 1840. Le jour de son retour à Alger, le 22 février 1841, il adresse une proclamation à l’Armée. Il déclare que son but n’est pas « de faire fuir les Arabes, mais de les soumettre ». Disposant de 100 000 hommes, il emploie des méthodes inspirées par son expérience de la guérilla en Espagne. Il allège le soldat et remplace les voitures par des mulets. Il crée des colonnes mobiles ; elles pourchassent les combattants arabes dans les coins les plus reculés. Cette époque n’était pas à la guerre en dentelle et ses méthodes firent même l’objet d’une interpellation à la Chambre des Pairs. Bugeaud assume tout et déclare : « Je considère que le respect des règles humanitaires fera que la guerre en Afrique risque de se prolonger indéfiniment. ». Maréchal de France en juillet 1843, il attaque le Maroc, qui aidait Abdelkader. Le 14 août 1844, les troupes marocaines sont surprises par Bugeaud sur l’oued Isly. La victoire des Français oblige le sultan du Maroc à changer de politique vis-à-vis de l’Algérie. Cette victoire lui vaut le titre de Duc d’Isly. La préoccupation constante de Bugeaud est d’associer l’Armée à la colonisation. « L’Armée est tout en Afrique », disait-il ; « elle seule a détruit, elle seule peut édifier. Elle seule a conquis le sol, elle seule le fécondera par la culture et pourra par les grands travaux publics le préparer à recevoir une nombreuse population civile. ». Il va intensifier la colonisation agricole avec la création des « Bureaux arabes ». Il restera toute sa vie fidèle à sa devise « Ense et Aratro ». (par l’épée et par la charrue). Bugeaud n’était pas un tendre, certes, mais c’était un soldat et un bâtisseur.
Il repose aux Invalides, comme beaucoup d’autres de nos grands chefs militaires…
Apathie ignore tout ça (ou préfère l’ignorer). Je présume que, comme tant d’autres, il trouve normal que nous honorions le 19 mars 1962 qui est pourtant une humiliation pour la France.
Je rappelle à cet ignare ce que disait François Mitterrand, qu’il idolâtre, lors d’une conférence de presse le 24 septembre 1981 : « les morts de la guerre d’Algérie seront honorés chaque année à une date qui ne pourra être le 19 mars, pour des raisons évidentes… ». Mitterrand n’était pas, que je sache, sympathisant de l’Algérie française. Une semaine plus tard se tenait une réunion à ce sujet au ministère des Anciens Combattants : 27 associations patriotiques et/ou d’anciens combattants (sur les 29 invitées) se sont déclarées opposées aux célébrations du 19 mars. Mais le PCF tirait les ficelles au profit de la FNACA, comme le démontre un article de « l’Humanité » en date du 1er juillet 1983 :
« Hier, au siège du PCF, une délégation de la FNACA a été reçue par Georges Marchais, Etienne Fajon et Henri Costa… Au cours de la rencontre, les représentants de la FNACA ont rappelé les principales revendications de leur association non encore satisfaites… L’entretien a mis en évidence l’accord complet du PCF avec les justes demandes de la FNACA, qui ont été fermement défendues par les élus communistes à l’Assemblée Nationale et au Sénat… Elles ont constaté la concordance de leurs vues sur la commémoration annuelle du cessez-le-feu qui a mis un terme à la guerre d’Algérie le 19 mars 1962. Elles ont souligné la nécessité de poursuivre l’action afin que le 19 mars devienne la journée officielle du souvenir… Elles ont condamné les municipalités d’opposition qui ont débaptisé des rues ou places du 19 mars.
Elles ont exprimé leur indignation à l’égard de ce comportement qui est une injure à la mémoire et aux familles des 30 000 jeunes Français tombés (8) au cours de la guerre d’Algérie… ».
Est-il utile d’en rajouter ? Faut-il s’étonner que la FNACA cautionne le « rapport Stora » ?
Mais revenons, avant de conclure, au 19 mars pour rappeler quelques vérités :
a)- La date de la fin de la guerre d’Algérie (proclamation d’indépendance) est le 5 juillet 1962. Le 18 mars (et non le 19) est celle de la signature des funestes « Accords d’Evian ».
b)- Entre ces deux dates, 670 soldats français seront (encore) tués par l’ALN qui ne respectera jamais la trêve décrétée par les Accords d’Évian. Seule l’Armée française déposera les armes.
c)- APRES les Accords d’Évian, 3 000 «Pieds-noirs» seront enlevés par le FLN. Des femmes finiront dans les bordels de l’ALN, des hommes termineront leur vie de forçats dans des mines.
La plupart d’entre eux seront « portés disparus » et le sont encore aujourd’hui.
d)- 120 à 150 000 Harkis, fidèles à la France, seront désarmés et livrés aux égorgeurs du FLN. Ils seront torturés, émasculés, brûlés vifs, égorgés, massacrés – ainsi que leurs familles – avec la neutralité aveugle voire la complicité du gouvernement français. Ce chiffre de 150 000, que certains historiens engagés mettent en doute, émane d’Ahmed Ben Bella en personne.
e)- Lors de l’indépendance de l’Algérie, un million de « Pieds noirs » devront quitter le pays en abandonnant tout, car on leur laissait le choix entre « la valise ou le cercueil ». Les Accords d’Evian garantissaient pourtant leur vie et leurs biens…
Donc, les Hollande, Macron, Stora, Apathie et consorts, qui acceptent de commémorer le 19 mars, sont soit d’une ignorance crasse, soit des traîtres, soit des salauds, soit des pleutres, soit des imbéciles. Et dans tous les cas, conscients ou non, ils insultent nos morts !
On me dit assez fréquemment que beaucoup d’anciens d’Algérie adhèrent à la FNACA « sans savoir ce qu’il y a derrière ». Qu’ils y vont « pour retrouver des copains ». Mais il existe en France des centaines d’associations patriotiques, régimentaires, ou d’anciens combattants. On n’est donc pas obligé d’adhérer à une fédération sous-marin du PCF, qui a encarté des « porteurs de valises » du FLN, des traitres et des déserteurs : ne finançons pas la corde pour nous pendre !
Quant aux naïfs et aux « Bisounours », je leur dis qu’on n’est pas obligé d’être inculte, idiot ou aveugle : la « politique de l’autruche », la tête dans le sable et le cul à l’air, n’est jamais une bonne chose, sauf, bien sûr, pour ceux qui aiment exposer leurs arrières et sont prêts à recevoir les derniers outrages.
Éric de Verdelhan
18 mars 2024
1)- Une loi portée par une rescapée de Ravensbrück, ça laisse pantois !
2)- Comme hélas dans presque tous les pays dits « civilisés », ce qui démontre bien que le Nouvel Ordre Mondial est à la manœuvre.
3)- N’ayant aucune envie d’être poursuivi pour « incitation à la haine raciale », je n’en dirai pas plus…
4)- Idem pour les juridictions chargées, à la Libération, de juger les « collabos » ou présumés tels.
5)- Par la Loi du 29 janvier 2001.
6)- « Requiem pour l’Algérie française » (2012), « Un homme libre » (2013), « Oran le 5 juillet 1962… » (2017), « Hommage à NOTRE Algérie française » (2019).
7)- « Mon service militaire » de Jean-Michel Apathie ; Biographies et mémoires ; 2019.
8)- Il est tombé 18 500 soldats français en Algérie dont 6 500 appelés du contingent. Ce chiffre de 30 000 appelés tués au combat est une affabulation du PCF.
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