« Quand la Borne est franchie, il n’y a plus de limite ! »
(François Ponsard et/ou Pierre Dac ?).
J’ai failli titrer mon libelle du jour : « Tiens, voilà du boudin ! », bien qu’elle n’évoque point le chant de marche de notre glorieuse Légion Estrangère. Chaque année, je fête la bataille de Camerone (30 avril 1863) avec mes amis Légionnaires ; il est des traditions qu’on se doit d’honorer, mais ce n’est point l’objet de ma chronique d’aujourd’hui ; chronique qui m’est inspirée par les récits de voyages de mon aïeul, Jean-Aymard de Séconlat, petit hobereau cévenol qui a passé sa vie à parcourir le vaste monde. Je vous ai souvent parlé du pays, appelé « Cellezécie », dont il décrit les travers et coutumes. Vous savez donc qu’il était peuplé de « Cellezéceux », lesquels étaient divisés, comme notre ancien Soudan, en diverses ethnies qui se faisaient la guerre pour la plus grande joie de son souverain, qui ne régnait que grâce à ces guérillas et chicayas tribales. Vous savez aussi que le dit souverain était un jeune gandin narcissique au regard halluciné, le marquis Emmanuel de Morveux d’Enarque, qui avait convolé avec une vieille gourgandine – Brigitte née Trognon du Touké, surnommée, je ne sais trop pourquoi, « Jean-Brichel » – dont la famille avait fait fortune dans la fève de cacao et tenait boutique dans un port réputé pour ses morues, que l’on pêchait principalement dans les bars montants, les hôtels borgnes, les maisons closes et les bouges mal famés pour matelots en goguette.
Morveux d’Enarque était un parvenu, un nouveau riche, qui avait succédé à toute une lignée de bons-à-rien, aigrefins, brigands et autres gibiers de potence. Juste avant le marquis, le pays pensait avoir touché le fond avec le règne – ô combien calamiteux ! – de François le Mou, seigneur de Tulle, un porcelet sudoripare et priapique, obsédé par ses bas instincts et son bas-ventre au point de sortir nuitamment de son palais, en pétrolette, pour aller culbuter quelques ribaudes. Ceci explique pourquoi le pays, mis à sac et mal gouverné par des dirigeants incompétents et corrompus, s’était laissé berner par le jeune Emmanuel, toujours accompagné de Brigitte qui était à la fois sa duègne, sa mère, sa maîtresse et, accessoirement, son épouse. Dès le début du règne du marquis, Brigitte devint la coqueluche des gazettes. Toujours court vêtue, elle exhibait ses gambettes et sa blondeur à la une des hebdomadaires pour shampouineuses. En voyant sa tignasse blond-paille de retraitée du « Crazy-Horse », sa carrure hommasse portée par des gambettes fluettes, on imaginait les amours coupables entre un cocker et un lévrier afghan. On apprit ainsi, par quelque pisse-copie, qu’elle avait déniaisé le marquis quand il avait à peine seize ans. Dans n’importe quel pays civilisé, elle eut été condamnée à la chiourme pour « détournement de mineur » mais le pays avait amorcé sa décadence ; certains trouvèrent ça charmant. Cette nouvelle version du complexe d’Œdipe, assumé, plaisait aux bourgeois dégénérés et dépravés qui formaient très massivement l’électorat du marquis.
Morveux d’Enarque, que certains lèches-bottes osaient qualifier de « Mozart de la finance », n’avait aucune compétence, aucun talent, aucune appétence, aucun don pour gouverner le pays. En fait, il prenait ses consignes d’une vielle haridelle teutonne dont il était fort épris, la blonde Ursula Von der La Hyène. Sa politique était celle du chien crevé au fil de l’eau. Le pays était au bord de la faillite et de la guerre civile mais le marquis savait qu’il pouvait compter sur une presse reptilienne, menteuse, servile et totalement à sa botte pour intoxiquer la plèbe et lui raconter des sornettes. En fait, tout n’était que menteries. Morveux d’Enarque frappé d’incontinence verbale, d’une logorrhée creuse et sentencieuse, cherchait toutes les occasions pour parler à son peuple, de préférence pour le maintenir en état de peur et de stress permanent. Très rapidement, le marquis, sa duègne, son gouvernement et ses élus, furent détestés par les « Cellezéceux » de souche, mais certaines ethnies – celles des « Bobos » ou des « Elgébétés » par exemple – leur vouaient un véritable culte. Le marquis avait été assez malin pour confier des postes ministériels à moult « chevaliers de l’œil de bronze » et « prêtresses du gazon maudit ». La secte des « Elgébétés », bien que minoritaire dans le pays, était omniprésente au sein du gouvernement. Certains (certaines ?) avaient même leur rond de serviette au palais et des mauvaises langues affirmaient que le marquis en était et qu’il portait la jaquette flottante. Calomnie, affabulation, diffamation, médisance sans doute ? Quoi que…
Paradoxe de ce pays étrange, les retraités, eux aussi, votaient très majoritairement pour le marquis qui pourtant ne leur voulait aucun bien et ne leur faisait que des misères.
Il les ponctionnait gaillardement et sans vergogne à coup d’impôts et taxes, « et en même temps » (selon son expression favorite), il faisait tout pour s’en débarrasser. Une pandémie venue de Chine avait providentiellement vidé les foyers pour personnes âgées, mais, comme le pays, ruiné, n’avait plus les moyens de payer les pensions de retraite, le marquis voulait faire adopter une loi pour euthanasier les vieillards, les mal portants et les grabataires. En fait, il voulait absolument faire disparaître l’ancien peuple du pays pour le remplacer par des allogènes plus ou moins bigarrés, plus ou moins basanés, qu’il faisait venir très massivement d’Afrique, noire ou du nord. Comme, grâce à l’avortement, les femmes blanches ne faisaient (presque) plus d’enfants, et que celles des nouveaux arrivants (lesquels pratiquaient la polygamie) se reproduisaient pis que des lapins, un simple calcul élémentaire permettait de comprendre qu’en quelques décennies, toute la population du pays serait intégralement remplacée. Mais pour mener à bien sa mission de « remplacement de population » il lui restait encore à convaincre la jeunesse ; une jeunesse totalement décérébrée par le nivellement par le bas imposé par l’Éducation « antinationale ». Or, la jeunesse était surprenante. C’était une caste à part car le pays était passé, en quelques années de l’enfant normal, à l’enfant gâté, puis à l’enfant roi, pour finir par l’enfant tyran qui n’avait que des droits, des caprices, des exigences mais plus aucun devoir. Les jeunes ne riaient pas aux plaisanteries des anciens : ils les trouvaient sexistes et racistes. D’ailleurs, ils ne riaient pas, ils niaisaient. Ils se prenaient très au sérieux et étaient, effectivement, sérieux comme des papes. Ils se disaient de gauche (ou écolos, c’est la même chose), mais leur seule ambition était de « gagner de la thune » sans se fatiguer, si possible dans le show-biz ou sur Internet. Le spectacle de cette jeunesse – dégénérée et vulgaire – était assez affligeant : Les adolescentes se déplaçaient en bande en niaisant ou en ricanant devant l’écran de leur Smartphone, maquillées dès l’âge de 13 ans comme des catins ou des voitures volées, le cul moulé dans des pantalons pré-troués, qui valorisaient leur cellulite. Les garçons, en survêtement « Nike » (ta mère !), tempes rasées très haut, parfois trois poils de barbe, tatouages de joueur de foot et casquette (ou bonnet) de rappeur, offraient un triste spectacle ! Mais, totalement narcissiques, ils se trouvaient beaux et intelligents ; c’est l’apanage des crétins, mais c’était assez logique : Le système éducatif en « Cellezécie » était basé sur la « discrimination positive » et « l’égalité des chances ». Ceci ne vous dit rien ? En fait le jeu consistait à donner à tout le monde un diplôme appelé « BAC » (ce qui voulait dire, je crois, Bien Armé pour le Chômage ?) pour ne pas faire de jaloux. Ce diplôme ne débouchait sur aucun métier mais c’était sans importance : le marquis prenait l’argent des classes moyennes et de la petite bourgeoisie qu’il distribuait « quoi qu’il en coûte » aux pauvres, aux migrants et aux très riches qui étaient ses amis. Beaucoup de larves assistées vivaient bien sans travailler.
Pour complaire à la jeunesse, le marquis invita des transgenres négroïdes en bas-résilles à chanter des insanités au sein même de son palais. Puis il se fit interviewer sur « Tik-Tok », un réseau social déjanté qui plaisait aux jeunes. Ensuite il invita deux branleurs à venir faire des galipettes sur la pelouse de la demeure présidentielle. Enfin, il accorda une autre interview à « Pif-Gadget ». Cette gazette pour galopins impubères s’appelait jadis « Pif le Chien ». « Pif le Chien », était né dans « L’Humanité », le journal de propagande des moscoutaires jusqu’à que « super-Hue » succède à « super-Marchais ». Le marquis ne pouvait pas faire pire choix. Une fois de plus, il se ridiculisait aux yeux de son peuple, ce dont il n’avait cure car il détestait le populo, mais il ridiculisait son pays à l’estranger. On dit que même la vieille Ursula Von der La Hyène se demanda s’il n’avait point fumé la moquette ou trop sniffé de « coke », une poudre blanche hallucinogène dont on le disait fort friand.
Dans ses écrits, mon aïeul, Jean-Aymard de Séconlat, nous narre une suite dont je ne puis garantir l’authenticité. Il subodore que Bruno l’Amer, qui fut ministre des finances (à sec), se livra à une analyse économico-financière dans « Picsou-magazine » ; que Moussa Dard-Malin, ministricule des basses polices, puis de l’injustice, annonça une loi anticasseurs dans « Mickey » ; que Sébastien Le Cornecul, ministre désarmé, parla réarmement dans « Le monde de Babar » ; que Rachida Décati, ministre de la trou-du-culture, annonça une réforme de l’Opéra de Boboland infesté de rats (comme les égouts de la capitale) dans « Pirouette ». À ce sujet, mon aïeul s’autorisait une digression pour s’étonner qu’il puisse y avoir autant de rats à l’Opéra car c’est un lieu où les tapettes sont fort nombreuses. Il va sans dire que je lui laisse la responsabilité de ses propos.
Pour l’intoxication de la jeunesse, Morveux d’Enarque mis le paquet ! C’est ainsi qu’on vit défiler sept incompétents notoires au ministère de l’Education « antinationale » : l’insignifiant Jean-Michel Blanquette ; puis Pap Haîne-diaye, un négroïde pontifiant ; puis Gaby Atable un jeune éphèbe inverti ; puis un laideron, Amélie Oudéa-Casse-toi-d’là ; puis une haridelle, Nicole Laide-ou-bête ; puis une nullité contente d’elle (dont on oublia vite le passage-éclair et le nom), et enfin, cerise sur le gâteau, Ba-bête Bornstein dite « la vieille Borne » qui avait préalablement été premier « sinistre » du marquis et qui s’illustra en faisant adopter, pour les mousquets du pays, le calibre 49,3.
À ce stade de mon récit, j’avoue que c’est l’évocation de Nicole Laide-ou-bête, Oudéa-Casse-toi-d’là et Ba-bête Bornstein qui m’a fait penser à « Tiens voilà du boudin ! » car, sans être méchant ou médisant, on ne saurait parler des « trois grâces », les Charites dans la mythologie grecque, qui étaient les déesses du charme, de la beauté et de la créativité ; le contraire de ces trois laiderons.
À peine nommée, Ba-bête Bornstein préfaça une version en bande dessinée de « La belle et la bête », d’après le conte de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont publié à Londres en 1756, et en commanda…800 000 exemplaires. Puis, pour une raison assez obscure, elle exigea qu’on mette tous ces livres au pilon. Jean-Aymard de Séconlat affirme que la dame Bornstein, voulut faire part de sa désapprobation à la publication de la BD dans « Jeanne Magazine » journal dédié aux adeptes du « gazon maudit » et de la « tarte-à-poils ». Elle se serait ravisée de peur d’être désavouée par Baille-Roue, un crétin des montagnes que le marquis avait chargé de former un gouvernement. On raconte aussi qu’elle aurait vu dans l’image de « la bête » une atteinte à sa gracieuse personne.
Par la suite, Emmanuel de Morveux d’Enarque envisagea de faire modifier la Constitution en accordant le droit de vote aux enfants à partir de l’âge de 6 ans, cette mesure s’appliquant d’office aux « mineurs non accompagnés » venus d’Afrique. Pour ce faire, il pensait préalablement faire une consultation-citoyenne dans « Pomme d’Api » qui se taguait d’être « le magazine qui voit grand pour les petits ». C’était beau et faux, comme une promesse électorale ou un slogan politique !
À la fin de chacune de ses chroniques, Jean-Aymard de Séconlat, déclare qu’il n’a pas aimé la « Cellezécie ». Franchement, on se demande bien pourquoi ?
Cédric de Valfrancisque.
26/03/2025
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Très belle analyse. On s’y croirait. Bravo.