(Poème très vaguement inspiré par la tirade de Don Diègue dans « Le Cid » de Corneille…)
Le décor : Emmanuel-Jupiter-Narcisse Micron, de fort méchante humeur, arpente les couloirs de l’Elysée, suivi par le chien Némo qui lui renifle l’arrière-train…
Ô rage ! Ô désespoir ! Ô la vieille chipie !
Devrais-je encore longtemps supporter ses saillies ?
Et voir ce vieux tableau, décati, délabré,
Finira par plomber ma popularité.
Mes airs de Jouvenceau prisés par les Français,
Cet art de jacasser et cette logorrhée,
Qui me valaient jadis l’estime du populo,
Sont ternis par Brigitte ; je suis son gigolo.
Ô le doux souvenir d’Hollande et sa mousmée !
Celle-là qu’en scooter il aimait cocufier,
Et qu’il a répudiée, avec morgue et dédain,
Comme on se débarrasse d’une vieille catin.
Je suis gré à ma vieille de m’avoir déniaisé,
Et appris, au théâtre, les belles envolées,
Mais est-ce une raison pour se croire tout permis :
Mais pour qui se prend-elle, cette vieille harpie ?
Je lui fais grand honneur de nos rares ébats,
Car personne n’est dupe et l’on ne me croit pas.
Tout le monde, à Amiens, au Touquet, à Paris,
Sait que « Mémé Trogneux » me sert d’alibi.
Et l’on ne parle plus du bel Emmanuel,
On se gausse de moi et de mon « Jean-Brichel »
J’assume sans vergogne mon gout pour les girons,
Mais je supporte mal de passer pour un con.
Si encore la Trogneux n’était pas si vilaine :
J’enrage de voir Trump et sa belle Slovène.
Moi, le quadragénaire, coqueluche des rombières,
Je traine une radasse, coiffée comme un cocker.
Et bien trop court vêtu pour son âge avancé :
Espèce de momie de l’époque « Yéyé ».
J’ai l’air un peu idiot affublé de ma duègne :
Car ma vieille Brigitte fait déjà « fin de règne » !
Le haut rang que j’occupe et que beaucoup m’envient,
Devrait me préserver de bien des avanies.
Je pourrais être heureux, épanoui, adulé.
Ai-je donc mérité ma « playmate » fripée ?
Et j’en ai plus qu’assez d’être entouré de vieux.
Il ne fait aucun doute que je mérite mieux,
Que la vieille Borne ou la mère Belloubet,
Et autres haridelles au faciès ravagé.
Je suis jeune après tout et, bien que freluquet,
Je n’aime que les jeunes, je hais les retraités.
Admirez mon image, mais plaignez ma jeunesse.
Même avec une jupe portée au ras des fesses
Cette pauvre Brigitte est un très vieux tableau
Qui a beaucoup de mal à grimper aux rideaux.
Et moi, petit génie, épris de romantisme,
Je me tape la vieille avec ses rhumatismes…
Or donc, je n’en puis plus, ça ne peut plus durer,
Il me faut derechef un autre os à ronger.
Je m’en vais sur le champ menacer la Russie ;
Certes, ça ne sert à rien, mais après tout tant pis !
Je suis « Chef des Armées », j’ai ici tous les droits,
Et y compris celui de faire n’importe quoi.
Je serais bien stupide de raisonner en sage :
Je vais encore gagner cinq points dans les sondages.
(Il sort en ondulant des hanches tel un mariolet de Cour pour aller sur le champ téléphoner à la reine Ursula Von der La Hyène dont il est amoureux… Le chien Némo en profite pour pisser sur la moquette, mais ce n’est pas grave : elle est payée par le contribuable…)
Cédric de Valfrancisque.
13/04/2025
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attends attends c’est pas fini:
Mon bras qui tant de fois a trahi cet empire
tant de fois reussi à l’emmener au pire
trahit donc ma nature et n’fera rien pour moi
et je chanterai les pleurs de mamie aux abois.
Bon: j’ai devié sur le cor d’alfred
OH RAGE OH Desespoir ,oh jeunesse ennemie
n’ai je donc tant vecu que pour cette mamie
et ne suis je blanchi dans mes assauts guerriers
que pour voir un jour fletrir tant de lauriers
OH cruel souvenir de ma gloire insensée
oeuvre de tant de jours en un jour effacée
Nouvelle indignité fatale à mon bonheur
precipice élevé d’ou tombe mon malheur
Faut il de votre eclat voir triompher marine
vivre sans vengeance ou vivre dans la debine;
NB evidemment ,l’idée venait de vous et elle est bonne
et vraiment ça m’a tenté avec un grand plaisir